papillons
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De récentes expériences ont montré que les mâles d’une espèce particulière de papillon produisaient des bouchons génitaux de type et de taille variables, afin d’empêcher leurs rivaux de copuler avec les femelles les plus fertiles.

Bouchons génitaux

Les mâles de plusieurs groupes d’animaux (coléoptères, punaises d’eau…) sont connus pour ne pas quitter d’un pouce leur partenaire après la copulation, afin d’éloigner leurs potentiels rivaux et ainsi augmenter leurs chances de reproduction. Cette stratégie s’avérant particulièrement énergivore, certains papillons ont mis au point une alternative radicale : la sécrétion d’un sceau protecteur, appelé sphragis, qui bouche littéralement l’appareil génital de la femelle et rend l’accouplement difficile, voire impossible.

Afin de faire la lumière sur cette pratique inhabituelle, observée chez 1 à 2 % seulement des espèces de papillons, János Kis, de l’université de médecine vétérinaire de Budapest, et ses collègues ont étudié 492 spécimens femelles de l’espèce Parnassius mnemosyne s’étant récemment accouplées.

Publiés dans la revue Ecology and Evolution, ces travaux ont permis de confirmer l’existence de trois types de sphragis : de minces filaments internes peu efficaces pour empêcher d’autres accouplements, un bouchon interne plus grand, ainsi qu’une version améliorée comprenant un bouclier externe. De façon frappante, quand la concurrence était la plus forte ou que les femelles étaient plus jeunes et fertiles, l’utilisation du bouchon le plus efficace prédominait.

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« De telles observations suggèrent que lorsque la concurrence est plus faible, les mâles produisent des bouchons plus simples ou de minces filaments et utilisent les ressources restantes pour saisir d’autres opportunités d’accouplement », souligne Kis.

Une nouvelle pièce du puzzle

Si de telles observations indiquent que les papillons mâles semblent évaluer la situation et décider de la meilleure stratégie pour augmenter leur rendement reproductif, la façon dont ils recueillent ces informations reste pour l’heure un mystère.

« Ces résultats ne sont qu’une minuscule pièce d’un puzzle assez vaste et déconcertant », commente Albert Orr, de l’université Griffith en Australie. « Le sphragis est une bizarrerie évolutive. Un système de coadaptations. »

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