Bien que cela ne soit pas très courant, il arrive que deux animaux qui n’appartiennent pas à la même espèce produisent une progéniture hybride. C’est notamment le cas des grolars, un croisement entre un ours blanc et un grizzly. Plus qu’une simple source de curiosité, cette hybridation est aussi une source d’inquiétude pour l’état de la planète.
Un ours blanc tacheté de brun
Cela peut sembler être de la science-fiction, mais l’hybridation est un phénomène bien réel dans le règne animal. En effet, il est tout à fait possible pour deux animaux d’espèces différentes de s’accoupler et de produire une progéniture viable. L’exemple le plus connu dans ce domaine est la mule, le croisement entre un âne et un cheval. Mais il existe bien d’autres exemples de ce genre, notamment les grolars. Également appelé grolaire, pizzly ou grizzours, un grolar est le résultat d’un croisement entre un ours polaire et un grizzly.
Dans le cas des pizzlys, on parle d’introgression ; un phénomène génétique par lequel une interfécondation est possible entre deux espèces différentes, mais génétiquement proches l’une de l’autre. Il faut en effet savoir que les ancêtres des ours polaires et des grizzlys n’ont divergé qu’il y a environ 500 000 ans. Bien que cela représente beaucoup d’années pour une vie humaine, c’est un délai très court en matière de science évolutive. Ainsi, même si la divergence évolutive entre les ours polaires et les grizzlys est bien réelle, elle ne les empêche pas de se reproduire ensemble.
Les scientifiques ont déjà pu observer la naissance de grolars chez des animaux en captivité. Des analyses génétiques ont permis d’identifier divers grolars nés dans la nature. Le premier grolar ayant jamais été trouvé dans la nature a notamment été abattu par un chasseur dans l’Idaho, aux États-Unis. Cela date de 2006 et le chasseur avait pensé dans un premier temps que l’animal qu’il avait abattu était un ours polaire. Cependant, des taches brunes dans le pelage de l’animal ont semé le doute. Des analyses génétiques ont ensuite confirmé qu’il s’agissait bien d’un hybride.
Une mauvaise nouvelle pour la planète et pour les ours polaires
Au cours de la dernière décennie, il a été constaté que les grolars sont devenus de plus en plus nombreux, et ce n’est pas une bonne nouvelle. En fait, c’est un signe que le changement climatique est en train d’empirer. Il faut comprendre que les ours polaires et les grizzlys ne sont pas des espèces qui devraient normalement se trouver dans la même aire de répartition. Cependant, à mesure que la banquise polaire de l’Arctique rétrécit et que les ressources se font rares, les ours polaires s’aventurent de plus en plus vers le sud pour chasser.
Ce faisant, les ours polaires pénètrent dans les habitats des grizzlys. Il faut savoir que lorsque ces deux espèces se croisent, ils ont surtout tendance à s’affronter. Cependant, il arrive également qu’ils s’accouplent. Si l’on pourrait penser que c’est un phénomène inoffensif qui indique juste le mauvais état de la planète, ce n’est pas le cas dans la mesure où l’ours polaire est une espèce vulnérable à l’extinction. Or, l’hybridation peut engendrer une perte du matériel génétique de l’espèce, empirant encore ses risques de disparition.
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Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
Étiquettes: ours, réchauffement climatique
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