Les fouilles d’une sépulture sibérienne vieille de 2 800 ans ont révélé des preuves de pratiques funéraires caractéristiques des Scythes, indiquant des origines plus orientales que prévu pour cet ancien peuple eurasien, ayant connu son apogée entre le VII et le III siècle avant notre ère.
Préciser les origines géographiques des Scythes
Excellents cavaliers et redoutables archers, les Scythes étaient réputés pour leurs prouesses sur les champs de bataille, leurs coutumes macabres et un artisanat singulier, comprenant des objets funéraires représentant des animaux stylisés. Leur mode de vie largement nomade a impliqué une large évolution de leur aire de répartition au fil du temps, avec des vagues de migration depuis l’Asie centrale jusqu’aux confins de la steppe pontique, s’étendant essentiellement de l’embouchure du Danube jusqu’au fleuve Oural.
Afin de préciser leurs origines géographiques, Gino Caspari, de l’université de Berne, et ses collègues ont fouillé un ancien tumulus, ou « kourgane », de la région de Touva, en Sibérie orientale.
Datant de la fin du IXe siècle avant notre ère, Tunnug 1 s’est avéré renfermer les restes partiels d’un individu et de 18 chevaux sacrifiés, confirmant qu’il s’agissait de la sépulture d’un membre de l’élite locale. Associées à celle d’artefacts de style scythe et d’équipements équestres, ces découvertes sont présentées comme les témoignages les plus précoces de l’existence de cet ancien peuple.
Sacrificial burial confirms Scythians' eastern origins @AntiquityJ https://t.co/aIXzNhtI5e
— Phys.org (@physorg_com) October 7, 2024
Selon les chercheurs, ces origines bien plus orientales que prévu soulignent une nouvelle fois la mobilité exceptionnelles des premières cultures équestres eurasiennes.
Des similitudes troublantes
Des similitudes étroites entre la sépulture sibérienne et des exemples datant de l’âge du bronze tardif mis au jour en Mongolie suggèrent également que certaines pratiques funéraires scythes aient été « héritées » de peuples nomades vivant encore plus à l’est ou au sud de ce territoire.
« Nos découvertes soulignent l’importance de l’Asie intérieure dans le développement des connexions culturelles transcontinentales », estime Caspari.
Selon le chercheur, il est probable que ces pratiques funéraires aient joué un rôle dans le processus plus large de transformation culturelle et politique à travers l’Eurasie, contribuant à l’émergence des empires pastoraux ultérieurs, comprenant les Huns ou les Mongols.
Par Yann Contegat, le
Source: Heritage Daily
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