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Une récolte d’orge vieille de 9 000 ans en Ouzbékistan bouleverse l’histoire de l’agriculture

Un tournant majeur

Agriculture
— © Sagarjitkar / Wikimedia Commons

Les fouilles d’un site ouzbek ont révélé des preuves claires de récolte de céréales il y a plus de neuf millénaires, bouleversant notre vision des débuts de l’agriculture.

Un jalon majeur

Jusqu’à la toute fin de la dernière période glaciaire, notre espèce a essentiellement vécu de chasse, de pêche et de cueillette. Le passage à l’agriculture et à l’élevage (et la sédentarisation les accompagnant) a constitué un jalon majeur, contribuant à l’émergence de sociétés de plus en plus structurées.

Il est aujourd’hui largement admis que les pratiques agricoles se sont développées indépendamment dans différentes régions du globe, notamment l’Afrique, les Amériques, ainsi que l’Asie de l’Est et de l’Ouest.

Les preuves les plus anciennes proviennent du « Croissant fertile », une région à la forme évocatrice englobant aujourd’hui le Liban, Chypre, le Koweït, Israël et la Palestine, ainsi que des régions de la Syrie, l’Irak, la Jordanie, l’Iran, la Turquie et l’Égypte. C’est là que les Natoufiens auraient commencé à récolter massivement le blé et l’orge il y a environ 9 500 ans.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, des chercheurs ont réalisé une série de découvertes contribuant à étendre significativement l’aire géographique de cette transition précoce.

La grotte de Toda — © Robert Spengler

Des découvertes inattendues

Menées en 2019, les fouilles de la grotte de Toda, située dans la vallée de Surkhandarya (proche de la frontière entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan) ont montré que les humains néolithiques de la région récoltaient des céréales sauvages à l’aide de « faucilles » il y a 9 200 ans.

L’usure caractéristique de ces outils en pierre indique qu’ils étaient utilisés pour faucher l’herbe et d’autres végétaux. Outre les restes d’une récolte d’orge sauvage, les chercheurs ont découvert des dépôts de coquilles de pistaches et des pépins de pommes dans les sections de sol les plus anciennes.

Suggérant que ces « comportements transitoires » étaient répandus bien au-delà des limites nord et est du Croissant fertile, de tels témoignages soutiennent également l’idée d’une domestication « fortuite », à partir des graines tombées et germées accidentellement.

L’an passé, une étude avait éclairé la vie des dernières communautés de chasseurs-cueilleurs d’Europe.

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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