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On croyait qu’il suffisait de moins polluer : la réalité dévoilée à la COP30 est bien plus brutale que prévue

Limiter les émissions de CO2 ne serait pas suffisant. C’est l’un des constats exprimés dès l’ouverture de la COP30. Johan Rockström, climatologue suédois et conseiller auprès des Nations unies, a précisé qu’il faudrait aussi retirer une grande quantité de dioxyde de carbone déjà présent dans l’atmosphère.

Comparaison visuelle entre une installation industrielle moderne et une forêt verdoyante pour symboliser les enjeux écologiques.
Une installation industrielle face à une forêt luxuriante : un contraste qui rappelle la nécessité d’un développement plus respectueux de la planète. – DailyGeekShow.com / Image Illustration

10 milliards de tonnes de CO2 à retirer chaque année : un seuil désormais chiffré

Pour espérer contenir le réchauffement climatique sous la barre des +1,7 °C, Johan Rockström a présenté un objectif chiffré : retirer 10 milliards de tonnes de CO2 par an. Cette estimation repose sur des modélisations scientifiques à l’échelle internationale.

Les modèles indiquent que le seuil de +1,5 °C fixé par l’Accord de Paris devrait être dépassé. Même une réduction drastique des émissions ne suffirait pas. Le carbone accumulé dans l’atmosphère mondiale continuerait d’agir pendant plusieurs décennies, rendant le retrait du CO2 indispensable.

Dans ce contexte, la communauté scientifique explore activement les solutions de capture du carbone atmosphérique. Ces approches ne remplacent pas la réduction des émissions, mais les complètent.

Technologies de capture directe : des projets pilotes à fort coût

Des technologies dites de capture directe dans l’air ambiant (Direct Air Capture) sont en cours de développement, notamment en Islande, au Canada et aux États-Unis. Ces systèmes filtrent l’air ambiant pour en extraire le dioxyde de carbone, ensuite stocké sous terre.

Cependant, le coût reste un frein important : environ 200 dollars par tonne de carbone retirée. Un déploiement à grande échelle nécessiterait des financements climatiques de très grande ampleur. Ce budget comprend la construction, l’entretien et l’infrastructure de stockage.

Par ailleurs, plusieurs risques environnementaux liés au stockage souterrain sont soulevés. Ce type de stockage pourrait générer des effets géologiques ou écologiques encore en cours d’évaluation. Les débats à ce sujet se poursuivent au sein de la communauté scientifique.

Alternatives naturelles : les écosystèmes au cœur des stratégies de captation

Les puits de carbone naturels existants offrent une alternative complémentaire aux dispositifs industriels. Les forêts, les sols, les zones humides ou les tourbières absorbent naturellement le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère.

En moyenne, ces méthodes coûtent environ 50 dollars par tonne captée naturellement, soit quatre fois moins que les solutions technologiques. Cette différence pousse plusieurs acteurs à privilégier les solutions fondées sur la nature dans leurs stratégies climatiques.

Un enjeu central de la COP30 : combiner réduction, captation et adaptation

La séquestration du carbone à l’échelle mondiale, qu’elle soit technologique ou naturelle, occupe une place centrale dans les discussions de la COP30. Les négociations visent à articuler trois leviers : réduction des émissions, extraction du CO2 et adaptation aux effets du changement climatique.

Les débats portent sur la création de cadres réglementaires et incitations financières pour soutenir ces différentes approches. Plusieurs pays ont présenté des initiatives climatiques multisectorielles ambitieuses, destinées à intégrer ces dimensions dans leurs politiques nationales.

L’objectif général reste le même : contenir l’élévation des températures à un niveau compatible avec les capacités d’adaptation des écosystèmes naturels.

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