L’Observatoire des inégalités est une association loi 1901, reconnue d’intérêt général et apolitique, qui a pour but de rassembler des données et des éléments d’analyse sur les inégalités en France et dans le monde. Elle a publié en mai son second état des lieux sur les inégalités en France (le premier avait été publié en 2015). Un constat qui ne pousse pas à l’optimisme selon les auteurs.
Des inégalités qui persistent
Le rapport de l’Observatoire des inégalités dévoile au public un panorama complet des inégalités françaises. L’association se penche sur la situation de divers domaines. Revenus, école, santé, logement, emploi, inégalités entre les femmes et les hommes ou catégories sociales, tous ces domaines sont passés au peigne fin. Anne Brunner et Louis Maurin, auteurs de l’enquête, s’emploient à présenter les données actuelles sur les inégalités en France. Ils dressent dans leur rapport une expertise neutre, tout en mettant en garde les politiques publiques sur l’impact de ces disparités sociales.
Un constat frappant ressort de ce rapport : les plus pauvres sont de plus en plus pauvres aujourd’hui en France. Un phénomène déjà remarqué lors du rapport de 2015. L’appauvrissement des plus pauvres continue sans cesse depuis la crise de 2008. Selon les auteurs « que les riches s’enrichissent, c’est monnaie courante; que les pauvres s’appauvrissent, cela change la donne ». On remarque des écarts importants entre les différentes classes de population.
Un cercle vicieux de la pauvreté
En effet, le rapport montre que seulement 10 % de la population se partage 27,3 % des revenus alors que 5 millions de français vivent encore sous le seuil de pauvreté. Parmi eux, on dénombre un million de travailleurs. Contrairement aux idées reçues, la pauvreté ne touche pas uniquement les personnes sans emploi. Quant aux classes moyennes, elles connaissent actuellement une « période de stagnation », période qui s’exprime par la difficulté des jeunes générations « à faire au moins aussi bien » que leurs parents.
On est face à une réalité sociale en France qui ne donne pas espoir en l’avenir. Le malaise social vécu par la jeune génération s’exprime d’autant plus par des chiffres accablant sur leur situation. Actuellement, 36 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté ont moins de 19 ans. Ces inégalités se ressentent dans les études également, où 60 % des élèves d’enfants d’ouvriers non qualifiés sortent du système sans diplôme, contre 9 % des enfants d’enseignants.
La situation sociale en France se retrouve dans un cercle vicieux de la pauvreté qui semble dur à briser. Sans pointer du doigt un coupable, l’Observatoire des inégalités invite les responsables politiques à porter leur part de responsabilité. En effet, le bilan dressé actuellement dans ce rapport « ne pousse pas à l’optimisme ».
Une « hypocrisie française »
Il existe aujourd’hui un fossé entre le message diffusé dans les école ou dans le discours public concernant l’égalité et la réalité sociale. Pour remédier à cette situation accablante, il faut mettre en place « de véritables politiques de lutte contre les inégalités, en cohérence avec notre devise républicaine, l’égalité tout court, pour une société pus équitable mais dont le fonctionnement serait fondé sur d’autres valeurs que la seule compétition » selon les auteurs du rapport.
Aujourd’hui, alors que la pauvreté est de plus en plus présente, on voit apparaitre de nombreuses tentatives pour faire reculer les acquis sociaux malgré l’intérêt des autorités publiques sur la question des inégalités. Ces actes sont alors perçus comme un mépris de classe et une forte déconnexion entre population et représentants. Il est donc d’autant plus difficile pour ceux souffrant de ces inégalités de faire confiance au politique publique.
Par Axelle Palma, le
Source: Mr Mondialisation
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