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Une équipe de chercheurs suisses est parvenue à relancer le métabolisme de cellules souches dormantes dans le cerveau de rongeurs adultes, conduisant à la production de nouveaux neurones.

Sortir les cellules souches neurales de leur hibernation

Si les cellules souches neurales peuvent se différencier en divers types de cellules du système nerveux chez l’homme adulte, la plupart d’entre elles sont dormantes, ce qui limite notre capacité à fabriquer de nouveaux neurones, contrairement à d’autres espèces réputées pour leur incroyable capacité de régénération.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, des chercheurs de l’université de Genève ont découvert un moyen de sortir ces cellules de leur hibernation, impliquant les mitochondries. Véritables centrales électriques des cellules, celles-ci produisent de l’énergie chimique sous forme d’adénosine triphosphate.

Il y a quelques années, Jean-Claude Martinou et ses collègues avaient identifié un complexe protéique clé, le transporteur mitochondrial de pyruvate (MPC), aidant les cellules à emprunter des voies métaboliques particulières. Les cellules dormantes étant métaboliquement différentes des cellules actives, l’équipe a cherché un moyen d’utiliser ce mécanisme mitochondrial à leur avantage et de faire passer les cellules souches neurales dormantes à un état plus actif.

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Neurones nouvellement produits (rouge) dans le gyrus denté. Les noyaux cellulaires sont marqués en bleu et les neurones immatures en vert — © Knobloch Lab / UNIL

En neutralisant l’activité du MPC à l’aide d’inhibiteurs chimiques chez des souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont pu supprimer son influence sur leurs cellules souches neurales dormantes, qui ont pu être réactivées et ont commencé à générer de nouveaux neurones, y compris chez les spécimens les plus âgés.

Des implications potentielles majeures pour le traitement des maladies neurodégénératives

Bien que le chemin s’annonce encore long avant de pouvoir l’envisager, la possibilité de régénérer des parties du cerveau adulte pourrait avoir d’énormes implications pour le traitement des lésions ou des maladies impliquant la perte progressive de populations spécifiques de cellules cérébrales chez l’Homme.

« Nos travaux montrent que la réorientation des voies métaboliques peut directement influencer l’état d’activité des CSN adultes et, par conséquent, le nombre de nouveaux neurones générés », souligne Marlen Knobloch, ayant supervisé l’étude.

« De tels résultats jettent un nouvel éclairage sur le rôle du métabolisme cellulaire dans la régulation de la neurogenèse », ajoute Martinou. « À long terme, ils pourraient déboucher sur des traitements potentiels pour des affections telles que la dépression ou les maladies neurodégénératives. »

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