
Étant donné que c’est servi dans un endroit spécialement conçu pour faire en sorte que les gens soient en bonne santé, on pourrait automatiquement penser que la nourriture dans les hôpitaux est parfaitement saine. Une étude a cependant révélé que c’est malheureusement loin d’être le cas.
Une nourriture malsaine
La nourriture servie dans les hôpitaux ne fait peut-être pas le poids face aux plats servis dans les restaurants sur le plan gustatif, mais ils sont au moins bons pour la santé. C’est du moins ce que l’on aurait tendance à croire. En effet, puisque c’est de la nourriture donnée à des personnes dont l’état de santé n’est pas optimal dans un établissement spécialement conçu pour les soigner, il est tout à fait naturel de penser que ce sont des plats conçus pour soutenir leur rétablissement. Pourtant, de nouvelles recherches suggèrent que l’alimentation de nombreux patients pourrait en fait freiner leur rétablissement.
De base, les repas donnés aux patients dans les hôpitaux ont déjà mauvaise réputation pour être particulièrement fades, sans assaisonnement et avec une texture souvent douteuse. En plus de tout cela, une étude réalisée par les chercheurs de la Charité-Universitätsmedizin Berlin et de de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam a en effet montré que les ingrédients contenus dans les plats servis dans les hôpitaux constituent non seulement une menace pour les patients, mais aussi pour la planète.
D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, les menus proposés dans les hôpitaux et les maisons de retraite sont riches en céréales raffinées, en sucres ajoutés, en sel et en graisses saturées. Les options alimentaires manquaient également de légumes, de fruits, de céréales complètes et de légumineuses. Autrement dit, les patients qui consomment les repas servis dans les hôpitaux ne reçoivent pas un apport nutritionnel suffisant au cours de leur séjour hospitalier. Cela sans oublier que l’empreinte environnementale de ces plats est tout aussi désastreuse.
Des repas particulièrement riches en produits d’origine animale
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont collecté des données alimentaires auprès de deux hôpitaux et de trois maisons de retraite en Allemagne. Ils ont mesuré la qualité des aliments à l’aide de l’Indice de l’alimentation saine 2020 (HEI-2020) et de l’Indice de l’alimentation saine planétaire (PHDI). Notons que l’HEI évalue la conformité des aliments aux recommandations nutritionnelles, tandis que le PHDI évalue leur adéquation à une alimentation favorable à la santé humaine et planétaire. Les chercheurs ont également comparé les nutriments fournis aux valeurs nutritionnelles normalement recommandées.
Pour mesurer l’impact environnemental, ils ont examiné l’impact de l’approvisionnement alimentaire à travers des facteurs tels que l’utilisation des terres, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’eau. En matière de qualité alimentaire, les établissements pris en compte dans l’étude ont obtenu de faibles scores aux échelles HEI (39 à 57 sur 100) et PHDI (30 à 44 sur 150). Il a aussi été constaté que la plupart des calories provenaient d’aliments d’origine animale et de céréales raffinées. Moins de 20 % des calories provenaient d’aliments sains d’origine végétale.
De plus, l’apport en protéines était inférieur à 73 % des valeurs recommandées dans les établissements hospitaliers. Quant aux micronutriments comme les vitamines, le calcium et le magnésium, leurs teneurs étaient extrêmement faibles, inférieures à 67 % des valeurs recommandées. En revanche, les apports en sel et en graisses saturées étaient bien trop élevés. En ce qui concerne l’environnement, les aliments d’origine animale servis étaient responsables d’environ 75 % de l’impact environnemental de la nourriture en milieu hospitalier.
Les chercheurs ont exprimé leur inquiétude face aux résultats de cette étude. Et même si elle présente des limites, ils craignent que cette situation reflète un problème généralisé. Par ailleurs, pourquoi la nourriture dans les avions a-t-elle si mauvais goût ?
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
Étiquettes: hôpital, nourriture
Catégories: Actualités, Santé
je ne comprends pas pourquoi les patients ne payent pas leur nourriture. On pourrait largement améliorer la qualité en demandant un forfait repas minimum.