Nids de poissons des glaces — © AWI OFOBS Team

Des chercheurs allemands explorant le fond marin de l’Antarctique ont repéré une colonie prospère et sans équivalent de poissons des glaces, s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres carrés.

« Pendant les quatre premières heures de notre plongée, nous n’avons vu que des nids de poissons »

Détaillée dans la revue Current Biology, la découverte surprise d’environ 60 millions de nids actifs est intervenue alors qu’Autun Purser et ses collègues de l’Institut Alfred Wegener collectaient des données de routine au fond de la mer de Weddell, au sud de l’Antarctique. Cet impressionnant écosystème situé à plusieurs centaines de mètres de profondeur a été repéré lors du visionnage des images capturées par le dispositif submersible OFOBS (Ocean Floor Observation and Bathymetry System).

« Nous nous attendions à observer le fond marin habituel de l’Antarctique… mais pendant les quatre premières heures de notre plongée, nous n’avons vu que des nids de poissons », explique Purser.

Les chercheurs s’étaient initialement intéressés à cette partie de la mer de Weddell en raison d’un processus appelé « upwelling », au cours duquel le vent et les courants font remonter l’eau froide à la surface, ce qui a pour effet d’augmenter sa température d’environ 2 °C au niveau du fond marin par rapport aux zones environnantes. Selon eux, il est probable que cette différence de température guide les poissons lorsqu’ils cherchent à se reproduire.

La taille phénoménale de la colonie, s’étendant sur plus de 240 kilomètres carrés, suggère
que cette dernière influence l’ensemble de l’écosystème local. « Il est très probable que les phoques se nourrissent de ces nids de poissons », estime Purser. « Si vous perdez les nids de poissons, vous perdrez peut-être les phoques. C’est une telle quantité de nourriture… »

Des écosystèmes largement méconnus

Une telle découverte met également en évidence notre méconnaissance de tels écosystèmes. « Les grands fonds marins ne sont pas des terres désertiques, ils regorgent de vie », souligne Purser. « Le fait que nous ignorions l’existence d’écosystèmes aussi vastes montre qu’il reste encore beaucoup à découvrir. »

Des caméras surveilleront la zone pendant les deux prochaines années pour tenter de mieux cerner son fonctionnement. Les chercheurs prévoient également de retourner dans la région en avril prochain, afin d’étudier les eaux environnantes et de voir si les poissons se reproduisent à nouveau dans les mêmes nids.

Il y a quelques semaines, des chercheurs britanniques avaient annoncé la découverte d’un nombre impressionnant d’espèces sous une plateforme glaciaire, montrant que la vie peut survivre dans des environnements hostiles et pauvres en nourriture pendant des milliers d’années.

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DZIM
DZIM
2 années

Super! Mangeons les!

Je plaisante. Pouvez vous leur foutre la paix?

DZIM
DZIM
2 années

Super! Mangeons les !

Je plaisante…presque. Dans 1 an, on va leur trouver des vertus médicinales et les chinois vont s’en charger.
Pourquoi un tel article? NUL