Lorsque vous voulez regarder un film, rien ne vaut l’avis d’un ami qui connait bien vos goûts. Pourtant, cela pourrait bientôt changer ! Le développement d’un moteur de recherche en ligne unique en son genre vient d’être lancé dans le but de comprendre et deviner vos envies cinématographiques mieux que n’importe lequel de vos proches !

Netflix, la société de diffusion vidéo en ligne a déjà mis en place le Netflix Prize, un algorithme qui permet de mieux prédire les films et les séries que vous auriez envie de regarder. L’entreprise souhaite maintenant aller encore plus loin. Dans le but de parfaire son moteur de recommandation, elle s’est lancée dans le domaine du « deep learning », une branche de l’intelligence artificielle spécialisée dans la résolution de problèmes complexes à l’aide d’ordinateurs chargés d’imiter la structure et le comportement du cerveau humain.

Grâce à ce projet, Netflix emboîte le pas des autres géants de l’Internet que sont Google et Facebook, qui ont eux-mêmes déjà recruté de grands chercheurs en « deep learning » (l’apprentissage en profondeur) pour améliorer leurs performances dans les domaines de la reconnaissance vocale ou le marquage d’images. Toutefois, Netflix s’y prend un peu différemment. Plutôt que de créer sa propre infrastructure, l’entreprise prévoit d’utiliser ses algorithmes à partir du Cloud d’Amazon. De cette façon, les petites sociétés peuvent concourir aux côtés des plus grandes.

De nombreuses méthodes de « deep learning » utilisent des simulations de réseaux neuronaux qui s’inspirent de ceux qui existent déjà dans votre cerveau. Malgré le fait que nous ne savons pas comment notre cerveau fonctionne et que par conséquent, la pertinence de ces méthodes reste limitée, c’est déjà un bon début. Les techniques de « deep learning » sont longtemps restées inutilisées officiellement, jusqu’à ce que les ordinateurs deviennent assez puissants pour mettre au point des travaux pratiques. Bien qu’aujourd’hui, selon Engineering and Technology Magazine les meilleurs réseaux neuronaux ne reproduisent qu’environ 1 % du cerveau humain, les récents programmes de « deep learning » peuvent détecter les visages sur des photos, apprendre vos goûts et habitudes, et jusqu’à un certain point, comprendre ce que vous dites.

Cela a amené un large panel d’entreprises à s’équiper de ce genre de systèmes : Microsoft, Google, Facebook, mais aussi Baidu, le moteur de recherche chinois et maintenant Netflix. Celui qui est au coeur du mouvement est un académicien du nom de Geoffrey Hinton, embauché par Google dont l’un des étudiants a participé à la création du logiciel de Netflix.

La plupart des réseaux neuronaux d’aujourd’hui fonctionnent grâce à des processeurs graphiques. Conçus pour traiter énormément d’images de grande qualité très rapidement, ces processeurs étaient à l’origine destinés aux ordinateurs de joueurs, de designers et d’ingénieurs en mécanique. Actuellement, ces unités de traitement sont concentrées dans des « fermes » à l’intérieur desquelles on les trouve en grand nombre pour faire fonctionner toutes sortes d’applications très gourmandes en calcul, dont le « deep learning » fait partie. Les ingénieurs de Netflix assurent que le « deep learning » est aujourd’hui viable économiquement, principalement grâce aux processeurs graphiques inventés par Andrew Ng, professeur à Stanford et chercheur chez Google.

Netflix, comme Google, utilise les processeurs graphiques pour construire ses réseaux, mais la société ne va pas bâtir ses propres fermes, puisqu’elle va s’appuyer sur le Cloud d’Amazon. L’entreprise n’a pas dévoilé plus de détails concernant la façon dont les réseaux neuronaux seront appliqués pour faire fonctionner les recommandations personnalisées. Le travail est encore à un stade expérimental bien qu’apparemment réalisable dans un avenir très proche. Cela pourrait en tout cas donner des idées à d’autres petites entreprises et même à des chercheurs indépendants qui pourraient eux aussi utiliser Amazon pour mener leurs expériences, qui pourraient bien être celles qui feront progresser le mouvement du « deep learning ».

Ces travaux se révèlent être passionnants, bien qu’encore à leurs débuts pour le moment. Dans quelques années, nous pourrons dialoguer avec nos ordinateurs pour qu’ils puissent encore mieux nous rendre service. Cela inquiète tout de même certaines personnes à la rédaction, qui voient là de nouvelles façons de nous pousser à la consommation. Que pensez-vous de ces entreprises qui mettent autant de moyens pour développer des technologies destinées à vous faire consommer plus ?

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