— Avigator Fortuner / Shutterstock.com

Limiter l’usage des combustibles fossiles figure désormais dans les priorités de tous les pays du monde pour lutter contre le changement climatique. Dans le domaine des transports, diverses alternatives existent pour remplacer les carburants traditionnels, et une entreprise australienne développe actuellement ce qui pourrait être le premier bateau au monde alimenté avec de l’ammoniac.

Un premier pas pour décarboniser le secteur maritime

En matière de production de gaz à effet de serre, les transports sont responsables d’environ 24 % des émissions mondiales. Si c’est le transport routier qui contribue le plus à la pollution, il est tout de même important de prendre en compte et d’apporter des changements pour les autres types de transport. En effet, même si le transport maritime est bien moins polluant, opter pour des alternatives avec moins d’émission de gaz à effet de serre reste tout aussi important. Dans cette optique, une filiale de la société minière australienne Fortescue Metals Group développe actuellement un navire qui devrait fonctionner presque entièrement à l’ammoniac.

L’entreprise espère que ce navire écologique commencera à naviguer dès 2022. Notons que ce projet de Fortescue s’inscrit dans des programmes écologiques plus vastes dont le principal objectif est notamment d’atteindre zéro émission de Scope 3 (les émissions indirectes de gaz à effet de serre qui se produisent dans la chaîne de valeur d’une entreprise) d’ici 2040. Notons qu’en matière de transition verte dans le domaine des transports, les efforts de Fortescue ne se sont pas uniquement focalisés sur les bateaux. Avant le transport maritime, l’entreprise s’est déjà attaquée aux transports terrestres en utilisant des camions miniers à hydrogène et des locomotives fonctionnant également à l’ammoniac.

« Ce navire montrera à l’industrie du transport maritime la puissance d’un navire alimenté à l’ammoniac vert dans des conditions réelles… Nous investissons massivement dans la recherche et le développement pour transformer nos trains, nos camions et nos navires sur la route, les rails et la mer avec des carburants zéro pollution dès que possible », a ainsi déclaré Andrew Forrest, président de Fortescue, au cours d’une intervention à la COP26, comme le rapporte un communiqué de l’entreprise. En ce qui concerne les navires, Andrew Forrest a expliqué à Bloomberg que l’entreprise projette de convertir toute sa flotte à l’usage d’ammoniac vert au cours de cette décennie.

L’ammoniac : le carburant écologique du futur

En ce qui concerne l’usage de l’ammoniac en tant que carburant pour les navires, l’entreprise a expliqué que le navire de 75 mètres de long sera modernisé au cours des 12 prochains mois afin qu’il puisse fonctionner presque entièrement à l’ammoniac vert. Fortescue s’est notamment associé au fournisseur de services marins et sous-marins MMA Offshore Limited pour réaliser ce projet. Notons que l’ammoniac vert a été identifié par de nombreux acteurs de l’industrie maritime comme la nouvelle source d’énergie idéale pour les navires. Ce carburant écologique est obtenu en utilisant de l’hydrogène provenant de l’électrolyse de l’eau et de l’azote séparé de l’air, le tout dans un processus se basant sur l’usage de l’électricité décarbonée.

Étant donné le potentiel écologique de l’ammoniac, Fortescue n’est pas la seule entreprise à envisager l’usage de ce carburant, autant pour le transport maritime que le transport terrestre. D’ailleurs, le lancement de ce premier navire à l’ammoniac s’inscrit dans une course à la décarbonisation du secteur maritime avec les principaux concurrents de l’entreprise australienne. Cependant, malgré ce potentiel, de nombreux défis techniques doivent encore être surmontés pour que l’ammoniac devienne effectivement un carburant efficace et une alternative véritablement écologique aux carburants traditionnels. Quoi qu’il en soit, il s’agit actuellement de la meilleure option pour effectuer la transition écologique du secteur maritime qui reste à ce jour l’une des industries les plus difficiles à décarboniser.

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Dylan
Dylan
2 années

Il serait vraiment temps de trouver d’autre possibilité, car l’ammoniac n’est pas non plus vert et détruit la couche d’ozone par rapport au CO2… Avec la monter de l’océan il serait temps de s’intéresser aux minerais du sable et du sel de mer pour faire quelques choses non ? Au… Lire la suite »