La tatouage, c’est chic. Alors que 14 % des français de plus de 18 ans sont tatoués, une nouvelle étude pourrait bien contrecarrer cet adage. En effet, il se pourrait que des nanoparticules venant de l’encre utilisée se propagent dans l’organisme. Sans que l’on sache leurs effets…
Le tatouage, pratique de plus en plus courante
Se faire tatouer devient monnaie courante. Qu’ils soient gros ou petits, visibles ou discrets, colorés ou en noir et blanc, les tatouages s’imposent peu à peu dans notre société. A la recherche de symbolisme ou d’une simple décoration, les tatoués sont de plus en plus nombreux. Alors qu’en 2010, 10 % des français majeurs étaient tatoués, 14 % le sont désormais. Dans une étude menée par l’IFOP pour le Syndicat national des artistes tatoueurs, on apprend que 80 % des jeunes de 18 à 24 ans estiment le tatouage comme un art.
Tin-Tin, l’organisateur du mondial du tatouage et accessoirement artiste lui-même, avait déclaré au Parisien : « Tout le monde veut son tattoo, sans plus aucune distinction d’âge, de niveau social ou de sexe. Le tatouage n’est plus trangressif. Certains le font par amour, d’autres par haine, par mode, par bêtise ou par intelligence». Ce sont toutes les couches de la société qui sont touchées par ce phénomène. Pourtant, bien des mystères demeurent quant à l’encre utilisée.
Une encre qui traverse l’épiderme
Qu’est ce qu’un tatouage ? Un tatouage, c’est un dessin décoratif ou symbolique permanent qui prend place sur le corps. Pour en réaliser un, il faut injecter de l’encre entre deux couches de la peau appelées épiderme et derme. Alors que l’épiderme est la couche superficielle de la peau, le derme est plus en profondeur.
Auparavant, c’était l’encre de Chine qui prédominait. Désormais, l’encre contient des pigments organiques et/ou industriels. Ces pigments varient en fonction des couleurs : le noir de carbone, organique, compose l’encre noire tandis que le dioxyde de titane, industriel, compose l’encre blanche. Chaque pigment peut être également associé à des additifs toxiques comme l’aluminium, le chrome ou le cobalt.. Ce sont tous ces composants qui sont visés par une étude publiée dans Scientific Reports.
Des éléments sous forme de nanoparticules
Chacun des éléments cités précédemment vont de la microparticule, qui mesure un millionième de mètre, à la nanoparticule, encore 1000 fois plus petite. Ce qu’il faut également savoir, c’est que le derme, la couche profonde de la peau, est directement lié à l’organisme : il est irrigué par le sang et prend en charge la nutrition de l’épiderme. Ainsi, les composants de l’encre peuvent se propager assez facilement dans l’organisme.
Le docteur Nicolas Kluger, dermatologue à l’hôpital universitaire d’Helsinki, a déclaré : « On ne tatoue en fait pas l’épiderme mais le derme, qui est irrigué en vaisseaux sanguins lymphatique ». Les vaisseaux sanguins lymphatiques sont issus des glandes lymphatiques, qui ont pour mission de faire proliférer les cellules immunitaires. Doués d’un mécanisme de défense, les vaisseaux considèrent l’encre comme un agresseur. Ils saisissent donc la particule et l’emmène tout droit aux glandes. Le professeur continue : « Lors de la cicatrisation du derme, une partie de l’encre est absorbée par les macrophages (des cellules provenant du système immunitaire) et éliminée par la lymphe ».
Des ganglions colorés par l’encre
Dans l’organisme, on compte 800 ganglions lymphatiques. Suite au transport de l’encre par les macrophages, ces ganglions vont conserver les particules d’encre. L’un des chercheurs de l’étude, Bernhard Hesse, affirme : « Nous savions déjà que les pigments de tatouage voyageaient jusqu’aux ganglions lymphatiques. En effet, nous le constations de visu puisque les ganglions avaient une teinte de la couleur du tatouage. C’est ce que fait le corps pour nettoyer la zone par laquelle l’encre est entrée ».
Jusqu’ici, on ne se rendait pas compte du potentiel danger de ces particules. Sauf que les chercheurs ont découvert du dioxyde de titane dans les ganglions lymphatiques. Pour ce faire, ils ont utilisé des rayons X surpuissants, additionnés d’un accélérateur de particules : le synchrotron européen. Utilisé dans l’encre blanche, le dioxyde de titane a été classé « potentiellement cancérigène pour l’Homme » par le Centre international de recherche sur le cancer. Si l’on ne sait pour l’instant pas les effets à long terme d’une telle découverte, il se pourrait que cela change notre façon de voir le tatouage. Pour autant, une étude relativement récente a prouvé qu’avoir de nombreux tatouages renforçait notre système immunitaire…
Par Steve Tenre, le
Source: Science Alert
Étiquettes: tatouage, nanoparticules, metabolisme, peau, derme, dioxyde, epiderme, titane, science, jeunes
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