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Une équipe de chercheurs américains a récemment testé sur un modèle primate une méthode particulièrement prometteuse, impliquant l’utilisation de nanoparticules, afin de détruire les lésions provoquées par l’endométriose.

Une approche prometteuse impliquant l’utilisation de nanoparticules

Touchant environ 10 % des femmes en âge de procréer dans le monde, l’endométriose est une affection gynécologique douloureuse caractérisée par la formation d’un tissu similaire à celui tapissant la paroi utérine (appelé endomètre), se forme en dehors de cette cavité, généralement au niveau des organes génitaux et du péritoine, mais pouvant également s’étendre aux appareils urinaire et digestif, voire respiratoire.

Bien qu’il n’existe pas de traitement connu pour cette maladie, ces lésions indésirables peuvent être retirées grâce à la chirurgie. Toutefois, les résultats s’avèrent variables, avec des lésions réapparaissant dans environ la moitié des cas et plus d’un quart des patientes ayant besoin de trois opérations ou plus pour retirer l’ensemble des tissus touchés.

Afin d’améliorer les traitements de l’endométriose, une équipe de scientifiques américains a mis au point une technique basée sur les nanotechnologies pour localiser et éliminer plus efficacement les lésions associées à cette maladie. Présentée dans la revue Small, celle-ci implique l’utilisation de nanoparticules contenant un colorant pouvant générer à la fois un signal fluorescent et une chaleur fatale pour les lésions endométriosiques, lorsqu’elles sont exposées à une lumière proche infrarouge.

« Le principal défi a été de trouver le bon type de nanoparticules pour parvenir à cibler ces lésions », estime Olena Taratula, chercheuse à l’Oregon State University College of Pharmacy et auteure principale de l’étude. « Il fallait que celles-ci puissent s’accumuler dans les lésions endométriosiques sans effet toxique sur l’organisme, tout en préservant leurs propriétés d’imagerie, ainsi que leurs propriétés thermiques. »

« Ce procédé a permis d’éradiquer complètement les lésions endométriosiques en 24 à 48 heures seulement »

En utilisant un modèle animal cliniquement pertinent de l’endométriose, l’équipe a démontré que les nanoparticules se regroupaient efficacement dans le tissu endométrial 24 heures après leur administration. Lorsque l’équipe a placé la région sous une lumière laser proche infrarouge, les nanoparticules ont atteint une température de 46 °C, s’avérant suffisante pour éliminer les lésions.

« La chaleur est produite sous la lumière laser proche infrarouge, qui se révèle inoffensive pour les tissus ne renfermant pas de nanoparticules », poursuit Taratula. « Ce procédé a permis d’éradiquer complètement les lésions endométriosiques en 24 à 48 heures seulement. »

Avant de pouvoir tester cette approche chez l’Homme, des essais supplémentaires, menés sur des animaux développant l’endométriose d’une façon similaire, seront nécessaires. Mais Taratula et son équipe sont optimistes à l’idée que ce procédé puisse un jour aider à traiter cette maladie invalidante.

« Nous pensons que la stratégie que nous avons développée pourrait contribuer à changer le paradigme actuel concernant la détection et le traitement de l’endométriose. Ce groupe de recherche a été créé il y a plusieurs années afin d’aider les chirurgiens à mieux visualiser et traiter les lésions associées, et nous nous en rapprochons », conclut la chercheuse.

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