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Après 130 ans, les secrets reproductifs de cette orchidée sont enfin percés

Cette découverte illustre une nouvelle fois l’ingéniosité de la nature

orchidée
— © IKEDA Tetsuro

En examinant une espèce d’orchidée identifiée à la fin du XIXe siècle, des chercheurs japonais ont découvert une méthode d’autopollinisation ingénieuse, impliquant un étrange appendice en forme de doigt.

Un étrange appendice

Poussant dans les forêts ombragées du Japon, Stigmatodactylus sikokianus se nourrit d’organismes fongiques présents dans le sol tout au long de sa vie, au lieu de compter sur la photosynthèse. Cette orchidée présente également la particularité de posséder un petit appendice sous son stigmate, partie collante à l’extrémité du pistil qui recueille le pollen.

Pour établir la fonction de ce minuscule « doigt », Kenji Suetsugu, de l’université de Kobe, et ses collègues ont observé l’orchidée dans la nature, mis en place des expériences de pollinisation en laboratoire et étudié les changements dans la structure de sa fleur à l’aide de la microscopie à fluorescence.

Lorsqu’aucun insecte ne venait polliniser S. sikokianus, sa fleur commençait à flétrir. À mesure qu’elle s’affaissait, le stigmate se rapprochait de l’appendice en forme de doigt et finissait irrémédiablement par le toucher. Une découverte illustrant une nouvelle fois l’ingéniosité de la nature.

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— © IKEDA Tetsuro

Stratégie de dernier recours

« Il agit comme une passerelle transférant le pollen de l’orchidée dans ce qui s’apparente à une stratégie d’autopollinisation de dernier recours », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Plants People Planet. « Le mécanisme de flétrissement permet à la plante d’attendre un éventuel pollinisateur, mais agit comme une sécurité intégrée, garantissant qu’elle pourra se reproduire même si ce dernier n’arrive jamais. »

Selon Katharina Nargar, de l’Australian Tropical Herbarium, la prochaine étape pourrait consister à retirer complètement l’appendice afin d’évaluer précisément son impact sur le délai et l’efficacité de la pollinisation.

S’il s’agit de la première étude à décrire en détail un tel mécanisme reproducteur, des observations remontant au début des années 1990 suggèrent que deux autres espèces d’orchidées étroitement apparentées utilisent également des appendices similaires pour s’autopolliniser.

Il y a quelques années, des chercheurs britanniques avaient découvert « l’orchidée la plus laide du monde » à Madagascar.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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