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Image d’illustration — Sean Pavone / Shutterstock.com

Une section de la Grande Muraille de Chine s’étendant jusqu’en Mongolie a été étudiée pour la première fois, ce qui a permis aux chercheurs de formuler quelques hypothèses concernant son histoire et sa fonction.

L’Arc mongol

À peu près parallèle à la frontière sino-mongole, « l’Arc mongol » (surnommé ainsi en raison de sa forme incurvée) s’étend sur 405 kilomètres, de la province de Sukhbaatar à celle de Dornod, dans le nord-est de la Mongolie, où les températures peuvent atteindre -25 °C en hiver. Malgré sa taille et sa complexité, on ne sait pas exactement quand il a été construit, par qui, ni dans quel but.

Composée d’un mur de terre, renforcé d’une tranchée, et de 34 structures défensives, cette section mentionnée dans certains écrits datant des XIe et XIIIe siècles n’avait jamais fait l’objet d’un examen approfondi. Afin de tenter de percer ses secrets, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Field Archaeology ont combiné imagerie satellite, analyse de documents et cartes historiques et observations directes.

Leur découverte la plus frappante est que l’Arc mongol présente de nombreuses brèches importantes, laissant penser qu’il a été érigé à la hâte et n’a donc jamais été entièrement fortifié. Malgré l’incertitude entourant l’âge du mur, de telles lacunes suggèrent que sa construction a potentiellement coïncidé avec l’invasion rapide des territoires Jin par les Mongols vers 1200 de notre ère.

En raison de sa « fragilité » apparente et du positionnement de nombreux avant-postes, offrant une vue limitée sur le territoire environnant, il est également possible que la fonction principale de la structure n’était pas de nature militaire ou défensive, mais plutôt associée au contrôle des déplacements des personnes et de leurs troupeaux, et à leur taxation.

De nouvelles fouilles prévues

Les chercheurs prévoient d’ores et déjà de retourner sur les lieux, afin d’effectuer des fouilles plus approfondies, qui pourraient les aider à déterminer précisément « les dates de construction et la durée d’utilisation du mur, et à faire la lumière sur les activités des personnes stationnées dans ces enceintes ».

Fin 2023, l’analyse de plusieurs sections de la Grande Muraille de Chine avait révélé qu’elles étaient recouvertes d’une « peau vivante », contribuant à ralentir significativement sa dégradation.

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