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© Begerock et al, Frontiers in Medicine 2022

De récentes études ont révélé que des personnes momifiées avaient subi une mort violente. Outre les os, les chercheurs ont aussi découvert des tissus mous qui ont révélé des détails sanglants sur les derniers instants de vie de ces personnes momifiées. La nouvelle analyse a porté sur trois momies sud-américaines précolombiennes. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des tomodensitogrammes 3D (CT 3D). Il s’agit d’une nouvelle technologie qui utilise des rayons X afin d’examiner l’intérieur de la momie sans l’ouvrir.

Des morts brutales

Apparemment, les corps se sont naturellement momifiés. Ce processus a été rendu possible par le fait qu’ils se trouvaient dans des environnements secs. Justement, la partie sud de l’Amérique du Sud est parsemée de ce type d’environnements. Ainsi, lorsque le corps commence à perdre ses fluides, son environnement l’assèche afin de retarder la décomposition. D’après Andreas Nerlich, pathologiste de la clinique de Munich Bogenhausen en Allemagne, grâce à la tomodensitométrie 3D, les chercheurs ont pu découvrir un traumatisme mortel chez deux des trois momies.

Le chercheur a précisé que si la momie avait été disséquée, ce genre de traumatisme n’aurait jamais été découvert. L’une des momies serait la propriété de l’université Philipps de Marburg, en Allemagne. L’homme appartenait à la culture Arica dans l’actuel nord du Chili. Apparemment, cet homme vivait dans une communauté de pêcheurs et présentait des signes de tuberculose dans ses poumons. Selon la datation au radiocarbone, cet individu avait entre 20 et 25 ans et serait mort entre 996 et 1147 avant notre ère.

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© Begerock et al, Frontiers in Medicine 2022

Des faits troublants découverts

En revanche, les deux autres momies – un homme et une femme – qui se trouvent au Musée d’art et d’histoire de Delémont, en Suisse, seraient originaires de la région d’Arequipa qui est l’actuel sud-ouest du Pérou. D’après les chercheurs, l’homme serait mort entre 906 et 994 et la femme entre 1224 et 1282 avant notre ère. Les chercheurs ont aussi découvert des signes de violence chez les deux momies mâles qui auraient même entraîné leur mort.

La momie de Marburg serait morte d’un violent coup à la tête et d’un coup de couteau dans le dos. Ces coups ont pu être administrés par un ou deux agresseurs. Tandis que la momie masculine à Delémont montre un grave traumatisme sur la colonne cervicale. Autrement dit, il aurait reçu un coup derrière le cou. La femme, quant à elle, ne présente aucun dommage important, mais elle porte quand même des coupures sur son squelette, qui auraient été faites au moment de son enterrement. D’après Nerlich, les tomodensitogrammes ont la possibilité de reconstruire en 3D la momie sans l’endommager.

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© Begerock et al, Frontiers in Medicine 2022
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