Le récent examen de dépouilles momifiées a révélé que l’anémie était un problème courant chez les jeunes Égyptiens, à l’origine de malformations osseuses ayant potentiellement condamné de nombreux individus à une mort précoce.
Des signes clairs d’anémie chez plus d’un tiers des momies
L’anémie est caractérisée par une diminution du taux d’hémoglobine (globules rouges) et donc de l’oxygénation des tissus et organes corporels. Afin d’estimer sa prévalence chez les enfants de l’Égypte ancienne, des chercheurs ont examiné 21 momies à l’aide de la tomographie assistée par ordinateur. Cette technique d’imagerie non invasive leur a permis d’identifier les problèmes osseux associés.
Si 33 % des individus, âgés de un à quatorze ans au moment de leur mort, présentaient un élargissement pathologique de la voûte crânienne, caractéristique de l’anémie, il s’est avéré que l’un d’entre eux (images ci-dessous) était né avec un ensemble de graves anomalies congénitales.
La mise en évidence d’un excès de moelle osseuse à l’intérieur des os du crâne et du visage du garçon indique qu’il souffrait très probablement de thalassémie, forme héréditaire d’anémie sévère également connue pour entraîner un grave retard de croissance, une pâleur, une atrophie musculaire et une mort précoce lorsqu’elle n’est pas traitée.
Comme si cela ne suffisait pas, la langue du malheureux s’avérait anormalement grande, suggérant qu’il était aussi atteint du syndrome de Beckwith-Wiedemann, maladie génétique provoquant l’élargissement de certaines parties du corps. Bien que la thalassémie constitue la cause la plus probable du décès, cet ensemble de problèmes expliquerait que le jeune individu n’ait pas vécu plus d’un an et demi.
Malnutrition, parasites, infections chroniques et paludisme
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans The International Journal of Osteoarchaeology, les cas de simple anémie documentés découlaient probablement d’un apport en fer insuffisant dû à la malnutrition, la perte chronique de sang gastro-intestinal et la baisse de la capacité d’absorption, toutes deux causées par des parasites, ainsi que l’inflammation engendrée par des infections chroniques.
Le paludisme, qui était très répandu à cette époque, aurait également constitué un autre facteur favorisant le développement de cette affection.
Pour l’heure, on ignore si l’anémie seule a entraîné leur mort ou si celle-ci résultait d’une combinaison de pathologies.