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Des chercheurs établissent un lien surprenant entre la bouche et la dépression

Une meilleure compréhension de cette relation pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux traitements pour les troubles de l'humeur

Une femme chez le dentiste
— Minerva Studio / Shutterstock.com

En étudiant le microbiote buccal humain, des scientifiques ont constaté qu’une plus faible diversité de ces minuscules organismes était liée à un risque largement accru de dépression, avec des implications potentielles pour son traitement.

Microbiote buccal

Pour parvenir à cette conclusion, Bei Wu, de l’université de New York, et ses collègues ont examiné les réponses de plus de 15 000 participants à l’enquête nationale sur la santé et la nutrition américaine. Ces données ont ensuite été associées aux résultats des séquençages génétiques d’échantillons de salive.

Comme cela avait été précédemment observé pour son homologue intestinal, moins le microbiote buccal s’avérait varié, plus les sujets étaient susceptibles de souffrir de dépression. L’équipe a également constaté que la consommation excessive d’alcool et de tabac, ainsi qu’une mauvaise hygiène bucco-dentaire, semblait avoir un impact négatif, quand le détartrage et le curetage étaient associés à une plus grande diversité microbienne.

Davantage de recherches seront toutefois nécessaires pour préciser la nature de ce lien et les mécanismes sous-jacents. À ce stade, l’équipe ignore si un éventail moins large de microbes buccaux favorise la dépression, si cette dernière engendre des comportements qui contribuent à ce phénomène, ou s’il s’agit « d’un mélange des deux ».

« Il est possible que le microbiote buccal influence les symptômes dépressifs par le biais d’une inflammation ou de modifications du système immunitaire », estime Wu. « La dépression peut également entraîner des changements en matière d’alimentation, d’hygiène bucco-dentaire, de consommation de tabac et d’alcool, susceptibles de modifier le microbiote buccal, tout comme la prise de médicaments. »

— Alpha Tauri 3D Graphics / Shutterstock.com

Implications potentielles

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue BMC Oral Health, une meilleure compréhension de la relation entre le microbiote buccal et la dépression pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux tests et traitements pour les troubles de l’humeur.

« Notre étude s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large visant à comprendre comment le microbiote buccal influence la santé mentale, mais aussi le déclin cognitif et l’apparition de la démence », conclut Wu.

En début d’année, des chercheurs avaient annoncé le démarrage d’essais cliniques pour un implant cérébral combattant la dépression, l’anxiété et l’épilepsie.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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