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Des scientifiques découvrent que les métaux peuvent s’autoréparer

Parvenir à exploiter efficacement cette propriété permettrait de créer des pièces et structures métalliques bien plus durables

Dispositif utilisé par les chercheurs pour examiner les fissures à l’échelle nanométrique — © Craig Fritz / Sandia National Laboratories

Alors que l’on pensait que la fissuration des métaux ne pouvait que s’aggraver avec le temps, de récentes expériences ont démontré la capacité du platine à s’autoréparer spontanément.

Guérison spontanée

S’il avait été précédemment démontré que des matériaux tels que le béton et le plastique pouvaient s’autoguérir, Brad Boyce, des Laboratoires Sandia, et ses collègues ont découvert que les métaux pouvaient également présenter un tel « super-pouvoir ». Détaillés dans la revue Nature, leurs travaux ont impliqué l’étude à l’échelle nanométrique de la structure d’un minuscule morceau de platine, grâce à la microscopie électronique.

Visant initialement à documenter les conséquences d’une mise sous contrainte mécanique (qui constitait à « étirer » les extrémités de l’échantillon à raison de 200 fois par seconde), leurs expériences ont montré que les fissures générées se résorbaient naturellement au bout d’une quarantaine de minutes, de la même manière que la peau humaine cicatrise après une coupure.

« On s’attendait à ce que les fissures dans les métaux s’agrandissent, et non à ce qu’elles se réduisent. C’était absolument stupéfiant à voir », explique Boyce, ajoutant que de telles observations constituent la première démonstration de la capacité des métaux à guérir spontanément, sans intervention extérieure.

Les forces de traction (flèches rouges) ont créé une fissure dans le platine qui a « cicatrisé » spontanément (vert) — © Dan Thompson / Sandia National Laboratories

Des recherches supplémentaires nécessaires

Aussi prometteuse soit cette découverte, les chercheurs américains reconnaissent qu’il reste encore fort à faire : les prochaines étapes consisteront à étudier les mécanismes impliqués afin de tenter de contrôler et optimiser le processus d’autoguérison, et également à déterminer si celui-ci peut être reproduit à grande échelle.

Selon Boyce, des pièces métalliques autoguérissantes, et donc plus durables, s’avéreraient précieuses dans des domaines tels que l’ingénierie et l’aérospatiale, où ces composants sont soumis à des contraintes énormes et doivent être régulièrement remplacés.

« Des joints de soudure dans nos appareils électroniques aux moteurs de nos véhicules en passant par les ponts sur lesquels nous roulons, ces structures échouent souvent de manière imprévisible en raison d’une charge cyclique qui conduit à l’initiation de fissures et à une éventuelle fracture », conclut-il.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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