megastructures-europe
— Mala Iryna / Shutterstock.com

Une équipe internationale d’archéologues a identifié les vestiges de dizaines de mégastructures datant de l’âge du bronze en Europe centrale, illustrant la complexité des sociétés de l’époque.

Méga-forts préhistoriques

Publiés dans la revue PLOS One, ces travaux ayant combiné imagerie satellite, relevés aériens et fouilles classiques ont révélé plus de 100 sites inconnus jusqu’alors dans le sud du bassin des Carpates. Liés à une ancienne société puissante et bien organisée, la grande majorité d’entre eux avaient été établis entre 1600 et 1450 avant notre ère, et abandonnés vers 1200 avant notre ère.

Selon les auteurs de l’étude, il s’agissait de méga-forts, des enceintes défendables qui ont préfiguré les célèbres forts de colline européens, apparus plus tard à l’âge du bronze.

Identifiées comme le Tisza Site Group, en référence à l’affluent du Danube près duquel elles avaient été érigées, ces constructions massives étaient globalement distantes de quelques kilomètres, suggérant qu’elles constituaient autrefois un réseau de communautés interdépendantes, pouvant compter plusieurs dizaines de milliers d’individus.

Ces nouvelles découvertes renforcent l’idée que la région ait constitué un centre d’innovation majeur de la Préhistoire européenne, à une époque où les Mycéniens, les Hittites et le Nouvel Empire égyptien étaient à leur apogée. L’influence du Tisza Site Group aurait persisté bien longtemps après l’effondrement de ces communautés, avec la diffusion de leurs techniques avancées, tant militaires que de terrassement, à travers l’ensemble du continent européen au cours des siècles suivants.

D’importantes implications

Pour Barry Molloy, professeur à l’University College Dublin et auteur principal de la nouvelle étude, cette dernière contribue à éclairer les interactions complexes des sociétés européennes au cours du second millénaire avant notre ère, considéré comme une période historique charnière.

« Il serait extrêmement improbable que chacun de ces plus de cent sites ait été une chefferie individuelle en concurrence les unes avec les autres », souligne-t-il. « Notre compréhension du fonctionnement de cette société remet en question de nombreux aspects de la Préhistoire européenne. »

Début octobre, l’utilisation de la cartographie laser avait de son côté révélé un riche patrimoine archéologique caché sous la forêt amazonienne.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments