mégalodon
— © Alex Boersma / PNAS

L’analyse de dents fossilisées de mégalodon a permis d’estimer sa température corporelle. Il s’avère que ce géant marin préhistorique avait vraisemblablement le sang chaud, ce qui aurait largement contribué à sa disparition.

Tueur à sang chaud

Le terrifiant mégalodon régnait sur les océans il y a environ 20 millions. À l’instar des squales actuels, son squelette était essentiellement constitué de cartilage. Ce dernier se fossilisant mal, les témoignages dont nous disposons aujourd’hui se résument à d’énormes dents, dont l’analyse et la comparaison à celles de ses parents modernes a notamment révélé que le squale préhistorique mesurait une quinzaine de mètres de long.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, des scientifiques de l’UCLA ont procédé à une analyse isotopique de dents de mégalodon, à même de révéler l’environnement au sein duquel un animal évoluait, son régime alimentaire ou, dans le cas présent, sa température corporelle.

« La température à laquelle un minéral s’est formé, y compris les tissus durs biologiquement minéralisés comme les dents, peut être déduite en étudiant la façon dont certains isotopes se sont liés ou agglutinés », explique Randy Flores, co-auteur de l’étude.

dent mégalodon
— Nico Ott / Shutterstock.com

L’équipe a découvert que la température corporelle du mégalodon était supérieure d’environ 7 °C à celle de l’eau dans laquelle il évoluait, déterminée en analysant la composition isotopique de fossiles de coquilles Saint-Jacques datant de la même période. Une différence suffisamment importante pour le classer parmi les créatures à sang chaud.

Une caractéristique physiologique expliquant potentiellement sa disparition

Un corps plus chaud aurait permis au mégalodon de se déplacer plus rapidement et de vivre dans des eaux plus froides, ce qui l’aurait aidé à prospérer dans le monde entier pendant des millions d’années. Mais cette caractéristique physiologique expliquerait également son extinction il y a environ 3,6 millions d’années, lorsque les températures océaniques ont diminué significativement.

Selon l’équipe, dans ces conditions, le maintien d’une telle température corporelle aurait impliqué un apport alimentaire élevé et constant, difficilement atteignable au sein d’écosystèmes marins bouleversés, sans compter la concurrence de nouveaux venus tels que le grand requin blanc.

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