
Une illustration de l’effet nocebo. De récentes expériences ont montré que les sujets pensant recevoir un traitement générique rapportaient davantage d’effets secondaires que les autres.
Médicament de marque versus générique
Lorsque les sociétés pharmaceutiques mettent au point un nouveau médicament, elles le font breveter, lui donnent un nom accrocheur et, si son utilisation est approuvée, le mettent sur le marché. Une fois le brevet expiré, d’autres entreprises peuvent produire des versions génériques, pharmacologiquement identiques, mais vendues à moindre coût.
Afin d’évaluer l’impact de la croyance encore répandue que ces derniers seraient moins efficaces, Kate Faasse, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, et ses collègues ont recruté 196 sujets. Alors que les participants pensaient recevoir un spray nasal d’ocytocine dans le cadre d’un essai visant à évaluer les effets de la molécule sur la coopération et la confiance, il s’agissait en fait d’une simple solution saline.
Soixante-huit des participants ont reçu un descriptif suggérant un médicament de marque, tandis que pour 66 autres, il était sous-entendu qu’il s’agissait d’un générique. Pour la moitié de chaque groupe, le prix était précisé (2 ou 30 dollars australiens) et pour la seconde le nom, court et accrocheur pour le médicament de marque (Halpam) et long et à consonance scientifique pour le générique (Halyazeoiipam).
Communiqués à l’ensemble de la cohorte, les effets secondaires (fictifs) comprenaient maux de tête, nausées et éruptions cutanées.

Effet nocebo
À la fin de l’étude, les participants ont été invités à évaluer la sévérité des effets secondaires rencontrés ainsi que leurs attentes à l’égard du composé. Globalement, ceux pensant avoir reçu le traitement générique ont signalé deux fois plus de symptômes et avaient les attentes les plus faibles.
« Nous avons naturellement tendance à penser que les produits coûteux sont plus efficaces et de meilleure qualité », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur PsyArXiv.
Selon eux, ces résultats suggèrent que le simple fait d’évoquer l’effet nocebo (contraire du placebo) et les différences concrètes entre un médicament de marque et un générique permettrait de maximiser l’efficacité d’un traitement lors du passage du premier au second.