Des chercheurs suédois ont établi un lien entre le matériel génétique néandertalien et la maladie de Dupuytren, affection de la main également connue sous le nom de « maladie des Vikings ».
Établir les origines de la maladie de Dupuytren
Touchant généralement l’annulaire et l’auriculaire, la maladie de Dupuytren est caractérisée par la formation de nodules tissulaires sous-cutanés, entraînant une rétraction et une flexion progressive et irréversible des doigts pouvant s’avérer très handicapante au quotidien. Il n’existe actuellement pas de cure, mais divers traitements permettent d’atténuer les symptômes et de ralentir la progression de la maladie, connue pour affecter simultanément les deux mains.
Si des études antérieures avaient identifié plusieurs facteurs de risque, notamment l’âge et le diabète, en 1999, une étude danoise avait établi que l’affection était jusqu’à 80 % héréditaire. En raison de sa prévalence beaucoup plus élevée chez les individus d’ascendance nord-européenne (jusqu’à 30 % des Norvégiens en seraient atteints) et de sa quasi-absence des pays africains, celle-ci a été surnommée « maladie des Vikings ».
On estime que les Européens ont hérité d’environ 2 % des gènes de Néandertal, ce qui a mis les scientifiques sur la piste de notre « cousin » disparu il y a 40 000 ans environ.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Molecular Biology and Evolution, les chercheurs du Karolinska Institutet ont examiné les données génétiques de plus de 7 000 personnes vivant aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Finlande, afin de retracer ses origines.
61 variants génétiques potentiels identifiés
La comparaison des génomes des personnes atteintes de la maladie de Dupuytren à ceux des sujets sains a permis la mise en évidence de 61 variants vraisemblablement impliqués dans la maladie. Bien que trois seulement aient été hérités de Néandertal, deux d’entre eux s’avéraient être les second et troisième facteurs de risque génétique les plus importants.
Le principal était situé sur le chromosome 7 et affectait une protéine directement impliquée dans la contraction des tissus conjonctifs.
Selon l’équipe, ces travaux soulignent une nouvelle fois l’impact durable du métissage entre Néandertal et Homo sapiens sur notre santé. En mai dernier, une étude avait également montré que nous devions certains gènes responsables de l’augmentation de la longueur de notre nez aux Néandertaliens.
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
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