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Cinq variantes biologiques de la maladie d’Alzheimer découvertes

Les sous-types de la maladie diffèrent dans leur impact sur le cerveau et, potentiellement, dans leur réponse au traitement

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— Kateryna Kon / Shutterstock.com

La maladie d’Alzheimer, une affection neurodégénérative touchant des millions de personnes dans le monde, a longtemps été considérée comme une entité unique aux symptômes variés et à l’évolution imprévisible. Cependant, une avancée révolutionnaire dans la recherche sur cette maladie complexe vient de voir le jour. Des scientifiques ont identifié cinq sous-types biologiques distincts de la maladie d’Alzheimer. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans Nature Aging.

La variété moléculaire de la maladie

L’accumulation de protéines amyloïdes et tau dans le cerveau est la caractéristique de la maladie d’Alzheimer, provoquant une perte progressive de la mémoire et un déclin cognitif. Outre l’accumulation de protéines tau et amyloïdes générant des enchevêtrements et des amas dans le tissu cérébral, d’autres processus biologiques se produisent dans d’autres organes. Les chercheurs ont pu quantifier avec précision des éléments cruciaux de ces autres processus grâce à une technologie de pointe.

Les chercheurs, dirigés par la neuroscientifique Betty Tijms du Centre Alzheimer d’Amsterdam, ont examiné le liquide céphalorachidien de 419 patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de 187 témoins à l’aide de la protéomique par spectrométrie de masse afin d’identifier les variations dans les concentrations de protéines. Pour cet examen, ils ont choisi 1 058 protéines associées à la maladie d’Alzheimer.

Cette approche a permis d’identifier cinq sous-types biologiques distincts de la maladie, caractérisés par des variations telles que l’hyperplasticité, l’activation immunitaire, la dysrégulation de l’ARN, le dysfonctionnement des plexus choroïdes et l’altération de la barrière hémato-encéphalique. Des changements spécifiques dans des groupes de protéines liées à l’inflammation, à la prolifération des cellules nerveuses et à d’autres processus biologiques ont défini chaque variante.

— © NIH Image Gallery / Flickr

Corrélations avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM)

De plus, les chercheurs ont analysé les examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) d’un sous-groupe de 503 personnes pour corréler les sous-types aux différences de volume dans certaines régions du cerveau. « Les sous-types présentaient des profils de risque génétique distincts pour la maladie d’Alzheimer », selon les chercheurs, et ils « diffèrent également en matière de résultats cliniques, de durée de survie et de schémas anatomiques d’atrophie cérébrale ».

L’accumulation de protéines amyloïdes et tau semble être le résultat d’une réponse hyperactive de la croissance cellulaire dans l’hyperplasticité. Lorsque le système immunitaire inné est activé, il s’attaque excessivement aux tissus cérébraux sains. Les changements dans le transport des protéines le long des axones, qui facilitent le fonctionnement normal des cellules nerveuses, sont associés à une dysrégulation de l’ARN.

Le système ventriculaire du cerveau, qui contribue à la production du liquide céphalorachidien et à l’apport de nutriments au cerveau, est affecté par le dysfonctionnement des plexus choroïdes. Lorsque la barrière hémato-encéphalique est altérée, les défenses du cerveau sont affaiblies et des molécules dangereuses peuvent pénétrer dans l’organisme. Ce sous-type diffère de l’hyperplasticité en ce qu’il présente une formation modeste d’amyloïde et un développement lent des cellules nerveuses.

Implications cliniques et diagnostiques

Cette diversité moléculaire suggère que des médicaments ciblant des aspects spécifiques de la maladie, tels que l’accumulation d’amyloïdes, pourraient ne pas être universellement efficaces et pourraient même présenter des risques potentiels en fonction du sous-type. Les effets secondaires de certains traitements peuvent également dépendre du sous-type, selon les scientifiques. 

La maladie d’Alzheimer a toujours été considérée comme une maladie singulière, avec une série de symptômes et une évolution variable. Il n’existe pas de traitement curatif connu et les médicaments existants ne gèrent les symptômes que dans une mesure limitée.

Pour confirmer ces nouveaux résultats et déterminer si les variations réagissent différemment aux médicaments, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à des traitements plus précis, adaptés à chaque variante, ce qui constituerait une avancée prometteuse dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, découvrez la différence entre Alzheimer et la démence.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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