
Si nous associons généralement les mammouths à des environnements glacés, de nouvelles découvertes révèlent des populations tropicales plus importantes, géographiquement étendues et génétiquement distinctes qu’estimé jusqu’à présent.
Des différences significatives
Publiés dans la revue Science, ces travaux ont impliqué le séquençage génétique des restes de 83 mammouths de Colomb (Mammuthus columbi), mis au jour dans la région de Mexico. Leur ADN a ensuite été comparé à celui de leurs homologues vivant dans ce qui est aujourd’hui les États-Unis et le Canada, ainsi qu’à celui de mammouths laineux (Mammuthus primigenius) eurasiens et américains.
Décrite comme la première à inclure des génomes mitochondriaux des populations tropicales de ces anciens éléphantidés, elle a révélé des différences significatives, indiquant que les M. columbi mexicains représentaient une lignée distincte, ayant divergé de celles évoluant sous des latitudes plus septentrionales il y a entre 416 000 et 307 000 ans.
« Devrions-nous continuer à les considérer comme des mammouths de Colomb ou leur donner un nouveau nom ? », s’interroge Adrian Lister, du Musée d’histoire naturelle de Londres. « Leur ADN montre qu’après cette scission, ces populations sont restées largement séparées, ne se mélangeant qu’à de très rares reprises. »

Aux origines de M. columbi
La majorité des fossiles de mammouths de Colomb ont été mis au jour dans le sud du Canada, et aux États-Unis (des Grands Lacs à la Californie et la Floride). Une partie de leur aire de répartition chevauchait celle des mammouths laineux (Mammuthus primigenius), qui occupaient essentiellement le nord du continent ainsi que celui de l’Eurasie.
Alors qu’il avait été précédemment supposé que M. columbi était le résultat du croisement des mammouths laineux et des mammouths des steppes (Mammuthus trogontherii), espèce également eurasienne, la lignée récemment identifiée suggère deux scénarios.
Les auteurs de la nouvelle étude évoquent plusieurs évènements d’hybridation avec une lignée étroitement apparentée à M. trogontherii, ou des groupes de mammouths laineux déjà génétiquement distincts avant de croiser sa route.
En avril, des chercheurs avaient disséqué un bébé mammouth vieux de 130 000 ans.