Des personnages résolument street et tous différents, des scènes hautes en couleur chatoyés par une musique hip-hop, Lethal League est un bonbon de jeu vidéo. Dynamique, rapide et fun, cette création indépendante vous offrira des petits moments de divertissement comme de longues heures de rivalité. Envoyez la balle sur votre adversaire et c’est gagné. Cela vous semble facile ? Eh bien détrompez-vous, nous vous expliquons pourquoi.
Lethal League, encore une perle de la scène indépendante du jeu vidéo. Développé en 2014 par Dutch de Team Reptile, ce jeu de combat d’un nouveau genre s’est fait une petite place dans le milieu vidéoludique par sa fraîcheur et sa dynamique entraînante. Pas de combos compliqués, pas de manipulations alambiquées, simplement 4 entrées pour les déplacements et 3 pour les actions.
Si l’on devait comparer Lethal League avec quelque chose d’existant, ce serait avec un mélange de Super Smash Bros. Brawl et un jeu de tennis. Ça ne vous aide pas ? Bon. De 2 à 4 joueurs, en équipe ou les uns contre les autres, vous manipulez votre personnage sur une scène figée comme dans un bon vieux Street Fighter. Pour battre vos adversaires, vous n’aurez pas à asséner des attaques dévastatrices à base de coups de poing, coups de pied, prises de catch ou boules d’énergie, mais en renvoyant une balle de baseball.
La mécanique est la suivante. Une seule balle à la fois est disponible pendant le combat. Si vous la touchez, elle sur-brille de votre couleur, rouge ou bleue, et devient inoffensive pour vous mais un danger mortel pour votre ennemi. S’il la touche, les risques s’inversent. Plusieurs touches à la suite par le même personnage sont possibles. C’est d’ailleurs une façon de garder le contrôle. Il faudra donc sans cesse renvoyer la balle et surtout ne pas se faire toucher. Un système somme toute très simple en théorie, bien plus compliqué à maîtriser en pratique. Plusieurs facteurs vont dynamiser la partie et rendre le jeu beaucoup, beaucoup plus drôle.
Premièrement, la vitesse de la balle. Elle augmente très sensiblement avec le nombre d’échanges. Celle-ci rebondit sur les murs et le plafond, à vous de calculer le bon angle pour l’éviter, ou la frapper. Vous pouvez changer sa trajectoire au moment de la frapper, vers la droite, la gauche, et dans les 4 diagonales. Sachez que certaines capacités propres aux personnages peuvent modifier ces trajectoires. De plus, pour vous aider à suivre son déplacement, une traînée rémanente apparaît graphiquement derrière la balle.
Autre mécanique, le « Hit Lag« . Ce phénomène se crée à partir d’une certaine vitesse atteinte. Votre personnage et la balle restent immobiles quelques instants avant de repartir de plus belle, parfait pour évaluer l’angle le plus dangereux, ou la zone la plus sûre si vous êtes en face. Je ne vous cache pas qu’il vous faudra un peu de pratique avant d’avoir les réflexes nécessaires pour esquiver les premiers échanges.
Ensuite, les contrôles. Une touche pour sauter, une touche pour frapper la balle, une touche pour faire un amorti. Si vous frappez la balle vers le bas en sautant, vous effectuez un smatch, doublant la vitesse de la balle. Si vous effectuez un amorti, la balle reprendra sa vitesse de base instantanément, mais brièvement, brisant ainsi le rythme et créant la surprise. Outre l’amorti en soi, cette technique permet de supprimer le Hit Lag du prochain coup. La balle repart donc à vitesse démentielle, sans sommation, dès que vous l’aurez frappée à nouveau ou qu’elle sera entrée en contact avec une des parois.
Les personnages quant à eux sont au nombre de 6, avec chacun leurs particularités. Raptor, au look de joueur de baseball, peut prendre appui ou glisser sur les murs et son attaque spéciale permet d’accélérer violemment la balle et ainsi créer un effet de surprise en brisant le rythme. Notez que les attaques spéciales peuvent s’exécuter pendant le Hit Lag.
Switch, le robot en skateboard, frappe avec sa planche. Il peut prendre appui ou rouler sur les murs et le plafond. Au contraire de ses adversaires, il n’utilise pas son attaque spéciale utilisant 2 fois la touche pour frapper, mais avec un double saut, un saut après un accroupissement ou un saut pendant un Hit Lag créé par un tir en diagonale vers le bas. J’espère que vous suivez. Cette attaque aura pour effet de réduire le Hit Lag et offre des angles d’attaques modifiés.
Candyman ne se trimbale pas avec un crochet rouillé mais une canne. Avec sa tête de smiley/Pac-Man, il produit des spectacles de tap-dance. Toutefois, dans Lethal League, il est un adversaire redoutable. En termes de mobilité, il peut naturellement sauter plus haut que les autres, ce qui limite ses attaques en petits sauts. Son attaque spéciale, la Candyball, change les propriétés de la balle qui prend l’apparence de sa tête et lui permet de traverser les bords de l’écran pour apparaître à l’opposé. Tant que cette balle souriante n’a pas été frappée par un adversaire ou touché un mur, elle garde sa propriété. Candyman peut alors lui faire traverser les murs à l’infini tant qu’il la contrôle.
Sonata, la fille au marteau DJ. Elle peut effectuer un double saut et son attaque spéciale lui permet de frapper plusieurs fois la balle à la suite, changeant sa direction à chaque contact, là encore dans le but de déstabiliser et surprendre l’adversaire. Simple mais très efficace. Latch est un crocodile à queue mécanique qu’il utilise pour frapper. Il peut monter sur les murs et y rester accroché. Lors de son attaque spéciale, il prend la balle dans sa gueule pendant le Hit Lag, le rendant libre de ses mouvements et de l’orientation de la balle.
Pour finir, Dice, pongiste reconverti. En plus d’être rapide, il peut s’accroupir avant de sauter, ce qui lui permet d’atteindre le haut de l’écran. Son attaque spéciale s’active elle aussi durant le Hit Lag et donne de l’effet à la balle. Elle décrit alors une courbe avec plus ou moins d’angle, avant de rebondir de façon étonnante. Difficile à maîtriser, mais même si vous n’obtenez pas l’effet escompté, cela surprendra forcément votre adversaire.
Et ça n’est pas tout ! Plein de petites mécaniques discrètes et sans grande incidence pour le commun des mortels existent, comme les parades, difficiles à maîtriser et souvent fruit du hasard. Toutefois, les compétiteurs apprécieront ces subtilités pour agrémenter leur jeu. Oui car Lethal League se veut compétitif. Certains sites regorgent de conseils, de graphiques, de schémas décrivant les angles d’attaques possibles en fonction des personnages et des attaques. Bref, il y a de quoi faire si vous voulez être le meilleur de la ligue létale.
Outre le gameplay incroyablement riche, le jeu est doté d’un autre trésor. Sa musique et son graphisme. Très entraînants ces deux aspects colorés offrent une expérience incroyable et divertissante dès les premiers instants, nous plaçant dans une ambiance street hip-hop au look cartoon. L’interface elle-même est agrémentée d’un ghetto blaster affichant la vitesse de la balle, le temps de la partie et la durée du Hit Lag, information plus que précieuse. Plus la balle accélère, plus les animations sont fortes. Les couleurs changent pendant le Hit Lag offrant un intervalle de fondus noirs, blancs, négatifs au décor. Un régal.
Un jeu de combat comme vous n’en avez jamais vu. Lethal League peut se jouer occasionnellement le soir pour se détendre, ou avec acharnement pour maîtriser chacune des subtilités de son gameplay profond. Laissez-vous entraîner dans un duel de rue ou le meilleur frappeur sortira vainqueur. Il n’y a pas à dire, ce jeu c’est vraiment de la balle.
Par Gabriel Pilet, le
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