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Qui est Lady Oscar, ce personnage de manga qui vous plonge dans l’histoire française ?

Que ce soit avec La Rose de Versailles ou son adaptation en anime du nom de Lady Oscar, le personnage principal imaginé par Riyoko Ikeda dès 1972 fut l’une des figures les plus connues de la culture japonaise en France. Et pour cause, toute l’histoire de l’oeuvre se déroule dans notre pays et relate les événements précédant et suivant la Révolution française. Un shojo pas comme les autres où une fille va être élevée en tant qu’homme pour remplir un rôle bien précis.

 

La Rose de Versailles écrit et dessiné par Riyoko Ikeda commence sa publication au printemps 1972 dans le magazine de mangas Margaret et se termine en fin d’année suivante. La série que l’on connaît sous le nom de Lady Oscar en est simplement l’adaptation, diffusée sur NTV au Japon de 1979 à 1980 puis en France dans l’émission Récré A2 sur Antenne 2 dont s’occupait à l’époque Dorothée, connue pour avoir fondé le Club Dorothée quelques années plus tard. La série débarque donc en France en 1986 et tous les lundis après-midi, les enfants rentrant de l’école suivent les aventures d’Oscar, un héros pas comme les autres.

 

 

En 1755 naissent trois des personnages principaux de l’histoire : Oscar François de Jarjayes, Hans Axel de Fersen et Marie-Antoinette, prochaine reine de France venue d’Autriche. Leurs destinées sont bien entendu étroitement liées et serviront de tremplins à de nombreux événements historiques. Car là est la force de l’oeuvre d’Ikeda : mélanger l’histoire et la fiction, le drame à la romance. La particularité du héros, c’est que c’est une héroïne. Sixième fille du colonel Jarjayes chargé de la protection de la famille royale, ce dernier souhaite avoir un héritier mâle pouvant reprendre ses armes lorsque son heure viendra.

Puisque la Providence ne veut pas lui accorder de fils, il décide de nommer sa sixième fille Oscar et de l’élever en tant qu’homme pour qu’elle/il puisse accomplir les desseins de son père. Cela convient cependant à la personnalité de garçon manqué qu’entretient Oscar et c’est avec fierté qu’il accepte le titre de capitaine de la garde royale à l’âge de quatorze ans. A la cour royale, il comprend peu à peu que les apparences sont trompeuses. Derrière les belles toilettes, les robes et les bonnes manières, chacun possède un secret et tente de faire avancer son pion sur l’échiquier social.

 

 

C’est lors de sa rencontre avec Marie-Antoinette, de qui elle devra assurer la garde, que la vie d’Oscar change à jamais. Et lorsque les prémices de la Révolution française se font sentir, elle devra faire le choix entre sa fidélité envers la reine et les cris du peuple affamé. Le seul à vraiment connaître son secret, c’est André, le petit-fils de la nourrice d’Oscar ayant grandi avec elle. Il sert de lien entre le peuple et Oscar (et donc le lecteur/spectateur) et leur relation amoureuse va devenir la pierre angulaire de l’histoire alors que les fidélités à chaque camp les tirent vers des côtés opposés. De son côté, Marie-Antoinette vit une histoire interdite avec l’aristocrate suédois Hans Axel de Fersen.

Populaire au Japon avec des millions d’exemplaires vendus, La Rose de Versailles entretient la curiosité des Japonais pour la France et son histoire, notamment ses courants artistiques, que ce soit dans l’architecture, la musique ou la mode. Cet engouement précipite non seulement la création de l’adaptation animée dont se chargera le studio Tokyo Movie Shinsha, mais aussi de productions théâtrales qui se poursuivront pour les années à venir avec des troupes différentes. Pionnière du shojo, Riyoko Ikeda mettra cependant fin à sa carrière de mangaka en 1995 à l’âge de 48 ans pour intégrer l’université de musique de Tokyo et devenir chanteuse.

 

 

La France est le deuxième pays du manga et certainement celui qui fascine le plus le Japon. Un intérêt mutuel qui fait de La Rose de Versailles et Lady Oscar les ponts naturels entre les deux cultures. Entre histoire de France et codes du manga japonais, Riyoko Ikeda signe une oeuvre intemporelle avec des personnages habilement développés dans un style qui sera cent fois copié, mais jamais égalé. Êtes-vous plutôt La Rose de Versailles ou Lady Oscar ?

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