Avec la récente sortie de Pokémon Go en France, personne ne peut nier le succès mondial de la licence Pokémon. Parus en 1996, les Pokémon ont su séduire les cours de récré au travers des cartes, des animés et bien entendu des jeux vidéo. Cependant, malgré le succès indiscutable de ceux-ci, les Pokémon ont eu droit à leur lot de censure, lot qui n’a su qu’augmenter la renommée de la licence. Nous vous proposons de voir ensemble les différentes formes de censure qu’ont rencontrées les Pokémon.

La licence Pokémon a permis à The Pokémon Company et à Nintendo d’obtenir de nombreux prix peu après son apparition. Que ce soit sous forme de mangas, de dessins animés ou de jeux, les monstres de poche ont été très bien accueillis par son public. Les Pokémon (formé des mots Pocket Monsters, montres de poche) ont eu un impact culturel dans les pays où ils ont été introduits, notamment au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, en France et d’autres pays européens. Cependant, ayant avant tout une cible de jeune âge lors de sa sortie, les animés Pokémon sont également les premières cibles de la censure.

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Episode 18 « La beauté et la plage »

Sans aucun doute un des épisodes les plus appréciés de son public, mais également le premier à ne pas avoir été diffusé ni aux Etats-Unis ni en Europe (mis à part le Portugal), et ce pour la même raison. En effet, dans cet épisode a lieu un concours de beauté dans lequel James (l’un des personnages emblématiques de la Team Rocket) décide de se travestir, non seulement pour participer à ce concours mais également afin de gagner de l’argent, chose que lui et ses collègues ont bien du mal à faire étant donné leurs échecs répétés dans le vol de Pokémon.

Quoi qu’il en soit, bien que cet épisode n’ait pas un mauvais fond, le personnage en question fut représenté avec une poitrine aux proportions surréalistes, caractère typique des mangas. Par conséquent, cet épisode fut jugé inapte à un public trop jeune et ne fut donc pas diffusé ailleurs qu’au Japon.

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Episode 35 « La légende de Minidraco »

Dans cet épisode, il n’est pas question de sexualité, mais plutôt d’un problème de société. En effet, cet épisode plonge les héros de l’aventure dans un Safari. Cette attraction, bien connue des joueurs de Pokémon sur console, est d’abord inspirée des safaris qui existent dans notre monde, pratique qui est par ailleurs en train de disparaître.

Cependant, la censure n’a pas jugé bon de censurer l’épisode pour « l’hommage » rendu à la pratique du safari mais à un tout autre point. Kaïza, le gardien du parc Safari dans cet épisode, ne supporte pas l’attitude de jeunes dresseurs venus dévaster son parc et menace les héros à l’aide d’un revolver. Ce passage fut suffisant à la censure pour interdire la diffusion de cet épisode.

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Episode 38 « Le Soldat virtuel »

Cet épisode est sans aucun doute le plus célèbre parmi les censurés de par la polémique qu’il a engendrée. Racontant une aventure informatique avec le Pokémon appelé Porygon, Pikachu (le Pokémon emblématique de la licence) utilise une puissante attaque électrique dont la lumière « flashy » provoquera de nombreuses crises d’épilepsie, provoquant ainsi l’arrêt de la diffusion de la série pendant quatre mois.

Au-delà du Japon, les journaux français ont su reprendre l’affaire et ainsi provoquer un effet placebo : de peur qu’une telle série arrive en France dans le but d’agresser visuellement le jeune public, on a pu receler un certain nombre de jeunes Français qui se seraient déclarés épileptiques par la suite.

Porygon

Episode 250 « La cave de glace »

Si vous faites attention aux numéros des épisodes présentés précédemment, vous remarquerez l’énorme écart chronologique les séparant. En effet, ayant appris de ses erreurs, la série avait réussi à faire un quasi sans-faute. Malheureusement, cet épisode vient rompre la chaîne en déclenchant deux sujets à polémique. Tout d’abord, le personnage de Pierre (un compagnon de voyage du héros de la série) attrape une hypothermie comparable à l’épidémie de SRAS qui se propage au même moment en Asie, dans le courant des années 2002/2003.

La seconde raison, cependant, est bien plus grave. Lippoutou, un Pokémon présent lors de cet épisode, créa des accusations de la part de certaines associations noires américaines, et en particulier l’auteure et critique Carole Boston Weatherford, disant qu’il était une véritable caricature raciste de par sa forme humanoïde (contrairement à la majorité des Pokémon), sa couleur de peau et la forme de ses lèvres. Pour aller plus loin, ces derniers insistèrent sur le fait que Lippoutou ressemblait à Little Black Sambo (un personnage stéréotypé raciste présent dans les livres d’enfants à partir de la fin du XIXe siècle) dans une version drag-queen.

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Malgré le succès indéniable des Pokémon, la censure n’a pas manqué de se faire entendre à de multiples reprises. Présente principalement dans les séries animées, sachez qu’elle a également sa place au sein des jeux vidéo, que vous pourrez retrouver via ce lien. Pokémon, encore plus depuis l’avènement de Pokémon Go, a connu, connaît et connaîtra un accueil chaleureux auprès de ses multiples fans et ce malgré la censure.

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