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Reconnue coupable du meurtre de ses quatre enfants, elle est libérée grâce à des tests ADN

Il n'y a jamais eu de preuve physique qu'elle avait étouffé ses enfants

Kathleen Folbigg
Image d’illustration — The Wasp / Shutterstock.com

En Australie, Kathleen Folbigg a passé 20 ans en prison après avoir été reconnue coupable du meurtre de ses quatre enfants. Récemment, elle a été libérée. En effet, de nouvelles analyses ADN ont montré que ses enfants possédaient des mutations génétiques qui pourraient expliquer leur décès. Explications.

« La pire tueuse en série d’Australie »

Kathleen Folbigg a été accusée du meurtre de ses deux filles, Sarah et Laura, et de son fils, Patrick. Elle a aussi été accusée d’homicide involontaire sur son fils, Caleb. Tout cela s’est déroulé entre 1989 et 1999. Plus tard, en 2003, elle a été condamnée à 25 ans de prison. Elle y est restée 20 ans, jusqu’à sa libération au début du mois de juin 2023. À cause de la nature de ses crimes, les médias l’ont surnommée « la pire tueuse en série d’Australie« .

Cette femme a été graciée par Margaret Beazley, la gouverneure de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Elle a été libérée de prison après que des preuves présentées lors de récentes analyses ont suggéré que ses enfants étaient probablement décédés de causes naturelles. Cette affaire a alors été décrite comme « l’une des plus grandes erreurs judiciaires en Australie ».

Morts dans leur sommeil

Tous ses enfants sont décédés dans leur sommeil alors qu’ils n’avaient qu’entre 19 jours et 18 mois. Le premier décès, celui de Caleb, a été initialement attribué au syndrome de mort subite du nourrisson. La mort de Patrick n’a, elle, jamais été déterminée, bien qu’il ait eu des crises dans les mois qui ont précédé sa mort. Par ailleurs, les décès de Sarah et de Laura, dont la mort subite n’a pu être expliquée, ont suscité des spéculations selon lesquelles leur mère aurait pu les étouffer dans leur sommeil.

Toutefois, il n’y a jamais eu de preuve physique que Kathleen Folbigg avait étouffé ses enfants. Au cours des trois dernières décennies, elle n’a jamais cessé de nier avoir tué ses enfants. Elle s’est vue refuser plusieurs appels.

Une histoire de gènes ?

L’enquête, qui a débuté en 2018, a révélé que ses deux filles avaient une mutation très rare et jusque-là inconnue du gène CALM2. Cette mutation peut provoquer un arrêt cardiaque soudain. De leur côté, ses fils portaient une mutation du gène BSN, lié à une forme précoce et mortelle d’épilepsie. Les découvertes des chercheurs ont été publiées en mars 2021 dans la revue EP Europace.

Les personnes qui ont des gènes CALM2 peuvent développer une calmodulinopathie, un syndrome qui provoque un rythme cardiaque irrégulier ou une arythmie, qui peut être mortelle chez les jeunes enfants. Les risques que Kathleen Folbigg transmette cette mutation à l’un de ses enfants étaient de 50 %, comme l’a expliqué Melanie Bahlo, co-auteure de l’étude et généticienne statistique au Walter and Eliza Hall Institute of Medical Research de Melbourne.

Mais pourquoi la mère n’a-t-elle pas développé ce syndrome ? D’après les chercheurs, il peut être déclenché par des variantes génétiques complémentaires, comme une version du gène REM2. Les quatre enfants portaient une variante de ce gène, contrairement à leur mère. Il est possible que le père la possède. Toutefois, il a refusé de donner un échantillon de son ADN aux chercheurs.

À savoir également : Patrick avait été hospitalisé durant quatre mois à cause d’une crise. Il a donc surement eu une crise d’épilepsie. Caleb n’aurait jamais eu de crises, mais le fait qu’il possédait également une mutation du gène BSN suggère qu’il est mort de la même manière que son frère.

Finalement, dans le cadre de l’enquête, plus de 90 scientifiques ont signé une lettre ouverte affirmant que les quatre enfants seraient morts de manière naturelle et n’auraient pas été tués par leur mère.

Par Cécile Breton, le

Source: Live Science

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  • J’espère qu’elle va être dédommagée pour toutes ces années perdues et les tords qu’elle a subit ! Moi je demanderais 1 milliard de $ …

    • la souffrance morale, perdre ses enfants est horrible en être accusé de meurtre dans cette triste histoire est traumatisant , alors c’est pas l’argent qui lui rendra ses enfants et être vénale à votre point est bien lamentable muriel