Une équipe d’astronomes américains a détecté un monde orbitant une étoile exceptionnellement jeune, dont l’étude pourrait contribuer à approfondir notre compréhension des premiers stades de la formation des planètes de taille « modeste ».
Un astre âgé d’à peine 3 millions d’années
Située à environ 520 années-lumière, l’astre en question se révèle nettement moins brillant et massif que le Soleil. Pour établir son âge, ne dépassant pas trois millions d’années, Madyson Barber, de l’université de Caroline du Nord, et ses collègues ont comparé son spectre lumineux à celui d’autres étoiles naines.
S’appuyant sur la méthode des transits, qui consiste à observer les infimes variations de luminosité d’un astre, révélatrices du passage d’un corps planétaire devant ce dernier, l’équipe a découvert qu’il était orbité par un monde dix fois plus grande que la Terre, et environ trois fois moins massif que Jupiter. Il s’agirait soit d’une grande planète rocheuse (ou « super-Terre »), soit d’une petite géante gazeuse (connue sous le nom de « sous-Neptune »).
La présence d’un disque protoplanétaire indique que l’exoplanète n’est pas complètement formée. « Nous pensons que la formation de la Terre a pris entre 10 et 20 millions d’années », illustrent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. Le désalignement inhabituel de cet anneau de gaz et de poussière par rapport à l’étoile suggère de son côté la perturbation précoce du système par le passage d’un astre « étranger ».
Barber s’est dite surprise par l’orbite serrée de l’exoplanète, réalisant un tour complet de son étoile en neuf jours seulement. « On savait que les planètes pouvaient progressivement se déplacer vers l’intérieur du système [comme cela se serait produit dans le Système solaire à la suite d’une partie de billard impliquant ses planètes géantes] », souligne la chercheuse. « Une telle observation indique une migration nettement plus précoce et rapide que prévu. »
Des implications potentielles pour notre compréhension de la formation du Système solaire
S’il ne s’agit pas de la plus jeune exoplanète jamais détectée, jusqu’à présent, les exemples les plus extrêmes impliquaient des mondes nettement plus grands.
« Nous essayons actuellement d’extrapoler la vitesse à laquelle les planètes se sont formées au sein du Système solaire primitif à partir de ces nouvelles observations », explique Melinda Soares-Furtado, de l’université du Wisconsin-Madison.
Selon la scientifique, la mise en évidence de « trous » dans les disques poussiéreux entourant des étoiles âgées d’un demi-million d’années avait précédemment suggéré la possibilité d’une formation planétaire et stellaire « en tandem ».
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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