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Le Japon inaugure sa première centrale osmotique qui produit de l’électricité avec de l’eau salée

Il s’agit de la première en Asie, et la deuxième au monde

Eau de mer
Eau de mer — Sthaporn Kamlanghan / Shutterstock.com

La surface de la Terre est couverte à plus de 70 % de mers et d’océans, et cette vaste étendue d’eau saline a un énorme potentiel en matière de production d’énergie. Cependant, exploiter la puissance marine pour produire de l’électricité est soumis à de nombreux obstacles. Le Japon a décidé de relever le défi, et a ainsi mis en service la première centrale osmotique d’Asie.

Qu’est-ce que l’énergie osmotique ?

Alors que le monde est confronté à un besoin urgent de solutions durables pour lutter contre le changement climatique, la recherche de sources d’énergies renouvelables innovantes est plus cruciale que jamais. L’énergie osmotique est l’une des pistes les plus prometteuses en la matière. L’énergie osmotique – également appelé énergie bleue, ou énergie de gradients de salinité – est l’énergie disponible grâce à la différence de concentration en sel entre l’eau de mer et l’eau douce. Il existe deux méthodes pratiques qui permettent d’exploiter l’énergie osmotique : l’électrodialyse inverse et le processus d’osmose à pression retardée.

Cependant, dans un cas comme dans l’autre, parvenir à une échelle d’exploitation viable pour un usage industriel s’est avéré difficile. Malgré les nombreux défis à relever, diverses entités ont persévéré dans le développement de techniques pour une exploitation à grande échelle de l’énergie osmotique. C’est notamment le cas du gouvernement japonais. Sous la direction de l’agence des services d’eau du district de Fukuoka, le Japon a récemment inauguré la première centrale osmotique d’Asie et la deuxième centrale électrique de ce type au monde (la première étant la centrale osmotique de la start-up SaltPower, à Mariager, au Danemark).

La deuxième au monde

Cette centrale devrait permettre de produire environ 880 000 kilowattheures d’électricité par an. Cela devrait être suffisant pour alimenter une usine de dessalement qui fournit de l’eau douce à la ville et aux zones voisines. Cela équivaut également à alimenter en électricité environ 220 foyers japonais. Bien qu’il s’agisse encore d’une technologie émergente qui ne peut être utilisée qu’à une échelle modeste, cette centrale présente tout de même un avantage par rapport à d’autres énergies renouvelables dans la mesure où elle est disponible 24 heures sur 24, indépendamment du vent, de la météo ou d’autres conditions imprévisibles.

Quant à la technique utilisée pour exploiter la nouvelle centrale japonaise, elle fonctionne grâce au processus d’osmose à pression retardée. Pour ce faire, l’électricité est produite à partir du gradient de salinité entre deux flux placés de part et d’autre d’une membrane semi-perméable. D’un côté, on trouve de l’eau de mer concentrée. De l’autre, il y a de l’eau traitée provenant d’une station d’épuration. La membrane laisse passer l’eau, mais retient les impuretés. À mesure que l’eau se déplace naturellement vers le côté plus salé, la pression augmente et cela permet de faire tourner une turbine, qui entraîne ensuite un générateur.

Si le Japon et le Danemark sont les premiers à avoir lancé une exploitation commerciale de centrale osmotique, des projets pilotes ont été lancés dans d’autres pays depuis déjà plusieurs années – notamment en Norvège et en Corée du Sud –, et des recherches sont aussi menées ailleurs pour améliorer la technologie d’exploitation. Dans tous les cas, des défis doivent encore être surmontés pour exploiter l’énergie osmotique à plus grande échelle. L’un des principaux problèmes réside notamment dans la perte d’énergie lors du pompage de l’eau dans la centrale électrique et lorsqu’elle traverse les membranes. Par ailleurs, ce projet fou pourrait transformer chaque centrale en fabrique à lingots d’or.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: ZME Science

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