Entraînant toute une série d’autres facteurs de risque, le déclin des fonctions du système immunitaire constitue l’un des nombreux effets néfastes du vieillissement chez l’Homme. Cependant, les scientifiques ont peut-être découvert un moyen d’inverser cette tendance.

Inverser les effets du vieillissement

Dans le cadre de ces travaux présentés dans la revue Nature Metabolism, une équipe de chercheurs de l’université de Berne a mené diverses expériences sur des souris afin de démontrer que le ciblage de l’inflammation au niveau du ventre pouvait non seulement permettre de restaurer un système immunitaire équilibré, mais également de faire face à une baisse de la condition physique liée à l’âge. Pour ces recherches, ceux-ci se sont spécifiquement concentrés sur la fonction de globules blancs spécialisés appelés éosinophiles.

Freinant l’infection et stimulant l’inflammation, ceux-ci circulent dans le sang, mais sont également localisés dans la graisse abdominale, où ils contribuent au maintien d’une fonction immunitaire adéquate chez les humains en bonne santé. Cependant, avec l’âge, la distribution et la concentration des cellules éosinophiles diminuent.

Parallèlement, la concentration de macrophages pro-inflammatoires dans la graisse abdominale crée un déséquilibre qui augmente avec l’âge et entraîne une inflammation, accélérant incidemment le processus de vieillissement. Après avoir observé ce phénomène chez les souris et les humains, les chercheurs se sont demandé si le fait de remédier à ce déséquilibre pourrait permettre de renverser la situation.

Éosinophile vu au microscope – © Bobjgalindo / Wikimedia Creative Commons

Des résultats particulièrement prometteurs chez la souris

Et il s’avère que l’équipe a identifié une méthode particulièrement prometteuse pour y parvenir, consistant à prélever des cellules éosinophiles sur de jeunes souris saines et à les transférer à des souris âgées afin d’atténuer l’inflammation liée à l’âge.

« Dans le cadre de différentes approches expérimentales, nous avons pu montrer que les transferts d’éosinophiles de jeunes souris vers des receveurs âgés résolvaient non seulement l’inflammation de bas grade locale mais également systémique », explique Alexander Eggel, auteur principal de l’étude. « Au cours de ces expériences, nous avons observé que les éosinophiles transférés se dirigeaient sélectivement vers le tissu adipeux. »

Ce qui s’est traduit par des gains significatifs dans la fonction du système immunitaire chez les souris âgées, comme le montrent les réponses améliorées à la vaccination, ainsi que des effets similaires sur leurs performances physiques, observés lors de tests d’endurance et de force de préhension. Le déséquilibre des cellules éosinophiles lié à l’âge ayant également été observé chez l’Homme, les chercheurs espèrent que ces résultats permettront le développement de nouvelles thérapies.

« L’une des orientations futures de notre recherche consistera à exploiter les connaissances acquises afin de mettre en place des approches thérapeutiques ciblées pour promouvoir et maintenir un vieillissement sain chez l’Homme », conclut Eggel.

― Gorodenkoff / Shutterstock.com
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1 Commentaire
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3 années

Dans notre monde ce sont les vieux qui sont riches.
Les labos ont tout intérêt à trouver des solutions au vieillissement vendues a prix d’or.