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Image d’illustration — Viiviien / Shutterstock.com

Grâce à l’intelligence artificielle, un étudiant en informatique américain a pu déchiffrer les premières lettres d’un antique parchemin carbonisé provenant de l’ancienne ville romaine d’Herculanum.

Le défi du Vésuve

En 79 de notre ère, l’éruption du Vésuve avait enseveli la ville de Pompéi et ses environs sous une couche de matériaux volcaniques de plusieurs mètres d’épaisseur. Près de deux millénaires après ce triste évènement, l’utilisation de l’IA a récemment permis de déchiffrer le premier mot d’un parchemin non déplié, découvert dans les ruines de la bibliothèque d’Herculanum.

Bien que le contexte demeure à ce stade obscur, le terme grec πορϕυρας (porphyras), se traduisant par « pourpre », évoque des images de richesse et pourrait se rapporter à la royauté.

Cette avancée, intervenue dans le cadre du « défi du Vésuve », a été réalisée par Luke Farritor, étudiant à l’université du Nebraska. Âgé de 21 ans, l’Américain a expliqué avoir entraîné un algorithme à identifier des motifs encrés quasi invisibles dans les scans 3D du document. Ayant impliqué l’imagerie à rayons X, ces derniers avaient été réalisés par une équipe de l’université du Kentucky et mis à disposition des participants.

Presque au même moment, Youssef Nader, de l’université libre de Berlin, a déchiffré le mot en utilisant une technique d’IA différente, offrant selon les scientifiques supervisant le défi un aperçu encore plus frappant du contenu du parchemin.

L’apport précieux de l’IA

Auparavant, les papyrologues ne pouvaient étudier les parchemins d’Herculanum qu’en les déroulant physiquement. Un processus endommageant inévitablement ces documents carbonisés par la chaleur des débris volcaniques les ayant ensevelis. Présentant l’avantage d’être non destructive, l’utilisation de l’imagerie 3D avait jusqu’à présent offert des résultats peu probants dans le cas de supports encore enroulés.

Pour remporter le grand prix du défi du Vésuve, d’une valeur de 700 000 euros, les participants devront déchiffrer au moins quatre passages de deux parchemins d’ici le 31 décembre 2023.

Il y a quelques mois, des chercheurs s’étaient appuyés sur l’intelligence artificielle pour percer les secrets de l’écriture kouchane, utilisée de -200 à 700 de notre ère en Asie centrale.

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