L’IA révèle que l’une des œuvres de Raphaël pourrait comporter un visage qu’il n’a pas peint

L’héritage artistique de Raphaël, le maître italien de la Haute Renaissance, est remis en question par une récente analyse utilisant l’intelligence artificielle. Les chercheurs britanniques ont appliqué cette technologie à la célèbre Madonna della rosa, une peinture à l’huile du XVIe siècle attribuée à Raphaël. L’œuvre a suscité des débats quant à la possibilité de contributions d’élèves de l’artiste. Cette étude, publiée dans la revue Heritage Science, est basée sur des images authentifiées de Raphaël.

Contexte de la Madonna della rosa

Raphaël, dont le nom complet est Raffaello Sanzio da Urbino, né en 1483 à Urbino, en Italie, est largement reconnu comme l’un des grands maîtres de l’art de la Haute Renaissance. La Madonna della rosa est une œuvre emblématique de Raphaël, censée représenter la Vierge Marie, l’enfant Jésus, Joseph et un jeune Jean-Baptiste, avec une rose sur la table. 

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L’attribution traditionnelle à Raphaël a été remise en question au cours des décennies, certains suggérant que des élèves, dont Giulio Romano, auraient pu contribuer à la réalisation de l’œuvre. 

En utilisant de vastes bases de données d’œuvres d’art, certaines des études informatiques les plus fructueuses dans le monde de l’art ont permis d’identifier le style d’un artiste et d’autres caractéristiques. Certains pensent également que la partie inférieure du tableau et la rose pourraient avoir été réalisées par un autre artiste.

Méthodologie de l’IA dans l’analyse artistique

Les chercheurs, dirigés par le professeur Hassan Ugail de l’université de Bradford, ont adopté une approche novatrice en utilisant l’intelligence artificielle pour examiner la Madonna della rosa. Ils ont formé un algorithme avec des images authentifiées de Raphaël, lui permettant de reconnaître le style de l’artiste, du coup de pinceau à la palette de couleurs. 

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Les résultats de l’analyse ont été étonnants. Le professeur Ugail a déclaré que, selon les résultats de l’analyse, la majeure partie de la peinture était de Raphaël, à l’exception du visage de Joseph. L’algorithme a déterminé que ce visage était probablement l’œuvre d’un autre artiste.

Le chercheur a souligné que l’ordinateur, en utilisant des images authentifiées, peut voir plus en profondeur que l’œil humain, y compris au niveau microscopique. L’algorithme, développé par le professeur Ugail, affirme avoir une précision de 98 % dans la reconnaissance d’œuvres authentiques de Raphaël.

Limites de l’IA dans l’authentification artistique

L’attribution d’œuvres d’art à un artiste spécifique est souvent sujette à débat, et la Madonna della rosa ne fait pas exception. Selon l’auteur de l’étude, Howell Edwards, professeur émérite de spectroscopie moléculaire à l’université de Bradford, les premiers connaisseurs en art pensaient que Raphaël avait signé le tableau, ce qui signifiait qu’il l’avait peint entièrement.

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Mais dans les années 1800, de nombreux historiens de l’art ont commencé à se demander si les élèves de l’atelier de Raphaël n’avaient pas également contribué à la réalisation de l’œuvre. Selon le professeur Edward, l’attribution à l’atelier de Raphaël a été progressivement acceptée et a été spécifiquement attribuée à son élève Giulio Romano, peut-être aussi à Gianfrancesco Penni.

Bien que l’algorithme d’IA ait montré une précision remarquable dans la reconnaissance des œuvres authentiques de Raphaël, les chercheurs insistent sur le fait qu’il ne doit pas être utilisé comme unique outil d’authentification. Les chercheurs soulignent que les résultats actuels ne doivent pas conduire à des décisions définitives d’authentification, mais plutôt être considérés comme une étape vers l’amélioration des protocoles d’authentification globaux.