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Actuellement, l’attention du monde entier est concentrée sur la lutte contre le coronavirus. Cette pandémie bouleverse le quotidien de milliards de personnes contraintes de rester enfermées chez elles… Mais pendant ce confinement, certains politiques en profitent pour tenter des manoeuvres.

Il n’y a pas de doute que les services de santé sont dédiés corps et âme à la lutte contre cette pandémie et comme nous le rapporte Slate, certains politiciens ont d’autres sujets de préoccupation que la crise sanitaire… Ils profitent de cette crise sanitaire pour tenter d’imposer leurs idées de façon autoritaire, ce qui aurait immédiatement suscité l’indignation en temps normal.

Le gouvernement Orbán a proposé soudainement un projet de loi discriminant les personnes transgenres

Le lundi 30 mars dernier, ce gouvernement a effectivement voté une « loi coronavirus » qui octroie des pouvoirs quasi illimités au Premier ministre Viktor Orbán. Seulement, dès le lendemain, le gouvernement a avancé un certain nombre de mesures portant sur des sujets sans rapport avec le Covid-19. Parmi eux se trouvait un projet de loi visant à mettre fin à nier la distinction entre le sexe et le genre et voulant redéfinir le genre comme étant « le sexe biologique, basé sur les caractéristiques sexuelles primaires et les chromosomes ». Le gouvernement hongrois souhaite que le registre civil du pays ne mentionne que le « sexe à la naissance » d’un individu, mention qu’il ne pourra plus jamais changer au cours de sa vie.

Quelles en seraient les répercussions sur les personnes transgenres ?

Eh bien, comme l’explique le membre du conseil de l’Alliance LGBT hongroise :

Une telle mesure obligerait les personnes trans à vivre avec des papiers qui ne correspondent pas à leur véritable identité et à leur apparence… Cela les expose à de potentielles discriminations en matière d’emploi, de logement, d’accès aux biens et aux services, et de procédures officielles.

Et bien entendu, la transphobie tue et les conséquences d’une telle mesure auront des conséquences gravissimes pour la sécurité des personnes transgenres. Les membres de l’exécutif hongrois avaient déjà interdit les études de genre dans les universités en 2018. Leur rejet des droits et de l’existence des personnes LGBT, et particulièrement des personnes transgenres, n’est malheureusement pas nouveau.

Le Parlement pourrait encore faire opposition à l’adoption de cette loi injuste

Malgré tout, la loi n’est pas encore applicable. Le projet de loi devra préalablement passer devant le Parlement. La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, a ainsi appelé les législateurs hongrois à ne pas adopter ce projet de loi, sur la base du non-respect des standards et de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Elle rappelle effectivement que :

Les personnes transgenres ont droit à la reconnaissance légale de leur genre sur la base de l’autodétermination. C’est une étape essentielle pour garantir le respect de leurs droits humains dans tous les domaines de la vie. La reconnaissance juridique du genre est une question de dignité humaine.

Espérons que les législateurs hongrois entendront cet appel, les droits, la dignité et la vie des personnes transgenres ne devraient pas être le jeu d’hommes politiques.

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