Des chercheurs italiens ont récemment déterminé que les femmes avaient tendance à considérer la pandémie de Covid-19 comme un problème plus grave que les hommes, et étaient également plus enclines à approuver et à respecter les protocoles mis en place.

« Les plus grandes différences entre hommes et femmes concernaient les comportements servant avant tout à protéger les autres »

La réponse initiale de santé publique face au coronavirus a nécessité des changements fondamentaux dans le comportement individuel, incluant la distanciation sociale ou le port du masque. Si l’efficacité de ces mesures repose évidemment sur la volonté des individus à s’y conformer, cette dernière se trouve conditionnée par le niveau de culture et de croyances concernant la pandémie et du virus, le type de communication employée, ainsi que le genre, selon cette nouvelle étude publiées dans la revue PNAS.

Menée entre mars et avril 2020 par une équipe de chercheurs de l’université Bocconi, en Italie, l’enquête a impliqué plus de 21 000 participants originaires d’Australie, d’Autriche, de France, d’Allemagne, d’Italie, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis et du Royaume-Uni. Le principal objectif de leurs travaux était d’étudier les différences entre les sexes en matière de croyances, et de comportements liés à la pandémie de Covid-19, et les résultats obtenus ont révélé d’importantes disparités.

Il s’est avéré que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de considérer la pandémie de Covid-19 comme un problème de santé très grave (59 % contre 48 %) et également plus enclines à approuver les politiques de santé publique mises en place, telles que la distanciation sociale (54 % contre 47 %).

« Les plus grandes différences entre hommes et femmes concernaient les comportements servant avant tout à protéger les autres, comme le fait de tousser dans son coude, par opposition à ceux permettant également de se protéger soi-même », a expliqué Paola Profeta, co-auteure de l’étude.

— Michele Ursi / Shutterstock.com

Des disparités mettant en évidence la nécessité d’une communication différenciée

Les chercheurs ont également constaté que les femmes étaient plus susceptibles de suivre les directives concernant la pandémie (88 % contre 83 %), en particulier lors de ses premiers stades. Si ce taux avait tendance à baisser au fil du temps, tant chez les hommes que chez les femmes, l’écart entre les sexes persistait toujours. Ce qui s’est révélé particulièrement visible en Allemagne, où le taux est passé de 85,8 % pour les femmes et 81,5 % pour les hommes en mars à respectivement 70,5 % et 63,7 % en avril.

Des écarts moins importantes ont été observés pour les couples mariés, vivant ensemble et étant plus susceptibles de partager les mêmes points de vue et valeurs, et l’équipe a constaté que les disparités entre hommes et femmes diminuaient également au fil du temps lorsque ceux-ci étaient exposés au même flux d’informations concernant la pandémie.

« Les décideurs politiques qui promeuvent une nouvelle normalité impliquant mobilité restreinte, port de masques faciaux et d’autres changements de comportement devraient donc proposer une communication différenciée selon le sexe afin de pousser davantage d’hommes à s’y conformer », a estimé Vincenzo Galasso, co-auteur de l’étude.

Ces différences en matière de réponse à l’épidémie de Covid-19 pourraient également contribuer à expliquer pourquoi les pays dirigés par des femmes semblent globalement mieux gérer la crise sanitaire. De précédents travaux ayant notamment montré que l’Allemagne (Angela Merkel), Taïwan (Tsai Ing-wen) ou la Nouvelle-Zélande (Jacinda Ardern) avaient en moyenne enregistré un nombre de décès 50 % plus faible.

— Black Salmon / Shutterstock.com
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