
Il y a un peu moins de 50 000 ans, une espèce de minuscules humains prospérait sur l’île indonésienne de Florès. S’il avait été supposé que l’arrivée d’Homo sapiens avait condamné Homo floresiensis, de nouvelles recherches suggèrent un coupable bien différent.
Changement climatique préhistorique
Les preuves les plus récentes de la présence d’H. floresiensis sur l’île remontent à 46 000 ans, soit quatre millénaires avant que notre espèce ne s’y établisse, sur la base des archives archéologiques actuelles. Afin d’identifier la cause probable de la disparition de ces « Hobbits », les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur EarthArXiv, ont examiné les concentrations de magnésium, de calcium et les signatures isotopiques de l’oxygène dans des roches provenant de la région de Liang Bua, où vivaient ces anciens humains.
Ces analyses leur ont offert un aperçu sans précédent de l’évolution du climat au cours de leurs dernières dizaines de milliers d’années d’existence.
Élevés il y a 76 000 ans, les niveaux de précipitations annuels ont considérablement diminué au cours des 20 000 années suivantes, tandis que la saisonnalité a augmenté (moussons). Il y a 50 000 ans, ces pluies estivales ont atteint un niveau historiquement bas (430 millimètres par an), ne laissant aux éléphants nains (Stegodon florensis insularis), dont dépendait H. floresiensis, qu’une poignée d’options pour s’abreuver.

« L’aridification du paysage, l’intensification des interactions entre les humains et la faune et des ressources de plus en plus rares ont probablement précipité l’abandon de Liang Bua », écrivent les chercheurs.
Deux scénarios envisagés
L’équipe évoque deux scénarios probables. Dans le premier, les populations déclinantes de pachydermes de Florès seraient restées dans la région de Liang Bua, se regroupant autour de points d’eau de plus en plus rares et étant méthodiquement chassés par les Hobbits. Le second implique leur migration dans d’autres parties de l’île, moins affectées par la sécheresse mais abritant de nouveaux périls qui auraient finalement eu raison de S. florensis insularis et H. floresiensis.
Selon les chercheurs, il n’est pas impossible que ces anciens humains (dont le visage a été reconstitué) aient croisé la route de notre espèce lors de sa migration initiale vers l’Océanie, il y a environ 60 000 ans.
L’été dernier, une étude avait suggéré que l’Homme de Florès était encore plus petit que prévu. À l’âge adulte, ces humains archaïques auraient mesuré tout juste un mètre.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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Catégories: Actualités, Histoire