Aujourd’hui, on vous fait remonter le temps jusqu’à l’époque des Shadoks. Apparus à la fin des années 60, ces étranges oiseaux stars d’un dessin animé ont secoué la télévision avec leurs aventures loufoques et leur langue composée des sons Ga, Bu, Zo et Meu. S’ils sont devenus cultes, ils ont surtout choqué à l’époque de leur première diffusion. Pas besoin de vieux poste de télé, on vous emmène illico dans le drôle de petit monde des Shadoks.

Au beau milieu de notre système solaire, il existe une étrange planète où vivent de drôles de petites créatures : les Shadoks. Possédant un bec, de grandes pattes et un cerveau comptant seulement 4 cases, ces animaux ont décidé de quitter Shadok, leur planète natale car celle-ci change tout le temps. Ils ont donc décidé d’envahir la Terre, planète inhabitée, et d’en faire leur nouveau foyer. Cependant, les Shadoks sont loin d’être des génies et ils doivent en plus lutter contre les Gibis, une autre race animale qui a décidé de changer de planète.

Comptant parmi les premiers dessins animés jamais diffusés, Les Shadoks est une série française qui a fait son apparition sur nos écrans en 1968 sur la première chaîne de l’ORTF (l’équivalent actuel de TF1). Ce n’est pas récent, mais les plus jeunes d’entre vous les connaissent peut-être via une phrase devenue culte : « Et pendant ce temps-là, les Shadoks pompaient, pompaient, pompaient. »

Réalisée par Jacques Rouxel et racontée par Claude Piéplu, la série s’étend sur 4 saisons et comporte pas moins de 208 épisodes. Si beaucoup les ont découverts dans les années 70, vous avez peut-être croisé ces drôles d’oiseaux en 2000 sur Canal+, date à laquelle la 4e saison a été diffusée.

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La première particularité des Shadoks est que chaque épisode ne fait pas plus de 3 minutes car au moment de sa création, l’animation se faisait grâce à une machine aujourd’hui disparue : l’animographe.

Chaque épisode est l’occasion de présenter un problème ou une petite histoire autour des Shadoks ou des Gibis et de la rendre humoristique, satirique ou plus loufoque. Car contrairement à ce que vous pouvez penser, le dessin animé est loin d’être destiné au jeune public.

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Assez perché, le dessin animé est difficile à suivre. Les Shadoks ont beau avoir des désirs simples, ils rendent tout compliqué. Qu’il s’agisse d’apprendre ou de créer une fusée, ils n’hésitent pas à partir dans des délires loufoques, la meilleure preuve étant la théorie de la passoire (attention, mal de crâne et logique douteuse vous attendent si vous cherchez à comprendre cette formule). Un univers original renforcé par les graphismes au style très BD ou caricature, composés de traits simples et de couleurs vives.

S’ils sont souvent rigolos avec leurs idées originales pour rejoindre et transformer la Terre, Shadoks comme Gibis sont en réalité des caricatures de la société et des grands événements de l’époque. Avec leur côté neuneu et leur débrouille, les Shadoks seraient une caricature des Français des années 70, tandis que les Gibis, plus sérieux et intelligents, incarneraient les Anglais. Et d’autres aventures ont de quoi rappeler l’actualité de l’époque comme la course à la conquête spatiale. Cependant, ce qui a vraiment choqué à l’époque, c’est le côté idiot du programme.

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Les spectateurs n’ont pas hésité à l’époque à écrire à la chaîne pour dire à quel point le programme était idiot… enfin pour 50 % de la population. Car l’autre moitié aimait les aventures comiques de ces animaux cherchant à vivre sur Terre. Quand certains les trouvaient abrutissants et sans culture, d’autres s’amusaient en découvrant leurs bêtises, ce qui a les rendus populaires dans un sens.

Les auteurs s’en sont même amusés en créant un épisode dédié à cette polémique. Preuve que c’est bien l’humour et l’autodérision qui sont les clés de cette série, même si parfois un petit guide Shadok serait bien pratique pour les comprendre.

 

Petits oiseaux perchés qui ne manquent pas d’humour, Les Shadoks ont profondément marqué la télévision. Bien loin des dessins animés de notre enfance, celui-ci a réussi le tour de force de divertir le public (surtout les grands) tout en faisant polémique à travers ses caricatures ou ses histoires inspirées de la réalité. Polémiques mais surtout drôles, les Shadoks sont si cultes qu’ils ont eu droit à leur propre doodle sur Google. Elles ont beau pomper, pomper, pomper, ces étranges petites bêtes comptent parmi les plus marquantes qui sont passées sur nos écrans.

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