Dans le cadre de son mode de vie extravagant, l’ancien baron de la drogue colombien, Pablo Escobar, avait acquis une variété d’animaux exotiques pour sa collection privée dans son domaine situé près de la ville de Puerto Triunfo, en Colombie. Trente ans après sa mort, ses hippopotames sont devenus une espèce envahissante dans le pays. Selon une nouvelle étude, il y en aurait beaucoup plus que la précédente estimation.
Les hippopotames ont prospéré dans leur nouvel environnement
En 2018, les chercheurs estimaient que la population d’hippopotames en Colombie comptait environ 98 individus. Cependant, un recensement plus récent, publié en avril, démontre qu’elle compte entre 181 et 215 individus.
Tous ces hippopotames sont les descendants de seulement quatre adultes – deux mâles et deux femelles – qui ont illégalement été importés d’Afrique en 1991. Après la mort de Pablo Escobar, les autres animaux de l’Hacienda Nápoles ont été transférés dans des endroits plus appropriés. En revanche, les hippopotames ont été laissés sur place, car ils étaient difficiles à déplacer en raison de leur taille et de leur agressivité potentielle.
Ils ont prospéré dans leur nouvel environnement. Sans prédateurs naturels et avec un accès abondant à l’eau et à la nourriture, leur population a commencé à croître rapidement. Ils ont ensuite migré vers le fleuve Magdalena voisin et se sont établis dans la région environnante, bien au-delà des limites de l’Hacienda Nápoles.
Une espèce envahissante
Au fil des ans, les hippopotames du baron de la drogue sont devenus une attraction touristique populaire. Cependant, ils sont considérés comme une espèce envahissante, car ils posent une multitude de problèmes. Ces animaux ont complètement changé l’écosystème local en se nourrissant d’une grande quantité de végétation et en remplissant les sources d’eau d’excréments.
En outre, ils sont également dangereux pour l’Homme. En Afrique, ils tuent environ 500 personnes par année. En Colombie, les attaques sont beaucoup moins nombreuses, mais pourraient augmenter au fur et à mesure que la population d’hippopotames s’agrandit. Lorsqu’ils se sentent menacés ou protègent leur territoire, ces animaux sont capables d’infliger des blessures mortelles avec leurs mâchoires puissantes.
Le gouvernement colombien essaye de régler ce problème depuis plusieurs années. Il a tout d’abord abattu quelques individus, mais a finalement renoncé à cette méthode en raison d’une polémique engendrée par la photographie d’un hippopotame mort aux côtés d’un groupe de soldats en pose. Les responsables de la faune ont ensuite tenté d’administrer des contraceptifs aux hippopotames femelles via des fléchettes et de stériliser les mâles, mais ces initiatives se sont avérées trop coûteuses.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
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