grenouille
Hyloscirtus tolkieni — © Juan Carlos Sánchez-Nivicela / Archive Museo de Zoología, Universidad San Francisco de Quito

Des scientifiques équatoriens ont découvert une nouvelle espèce de grenouille de rivière aux yeux rose pâle et aux pattes tachetées, semblant tout droit sortie de la Terre du Milieu.

Hyloscirtus tolkieni

Nommée d’après J. R. R. Tolkien, Hyloscirtus tolkieni mesure environ 6,5 centimètres de long. De couleur vert pâle, la peau de cette nouvelle espèce de grenouille est parsemée de taches noires et dorées (notamment visibles au niveau du ventre, du flanc et des pattes), tandis que ses globes oculaires rosés sont barrés par des iris sombres. Une apparence évoquant, selon les chercheurs, les créatures étranges peuplant l’univers fantastique imaginé par le légendaire auteur britannique.

H. tolkieni a été découverte dans le parc national de Río Negro-Sopladora, une zone largement inexplorée couvrant plus de 75 000 hectares. Si, à l’instar d’autres espèces de grenouilles de rivière, ce batracien pond ses oeufs dans les infractuosités des rochers des cours d’eau andins, il passe la majorité de son temps sur leurs rives, profitant d’une végétation luxuriante pour tromper la vigilance de ses prédateurs.

« Bien que nous ayons exploré différentes zones du parc pendant des semaines, passant des prairies de páramo à 3 100 mètres d’altitude aux forêts tropicales situées 2 000 mètres plus bas, nous n’avons trouvé qu’un seul représentant de cette nouvelle espèce », souligne Juan Carlos Sánchez Nivicela, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue ZooKeys.

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— © Juan Carlos Sánchez-Nivicela / Archive Museo de Zoología, Universidad San Francisco de Quito

Une bodiversité andine menacée

Depuis 2020, les expéditions scientifiques menées dans cette région sauvage de l’Équateur ont permis de découvrir un grand nombre de nouvelles espèces.

« Les Andes tropicales sont des écosystèmes magiques abritant certaines des plus merveilleuses espèces de faune, de flore et de champignons au monde », estime Diego Cisneros-Heredia, co-auteur de l’étude. « Malheureusement, peu de zones sont bien protégées des effets dramatiques des activités humaines. La déforestation, l’expansion agricole non durable, l’exploitation minière, les espèces invasives et les changements climatiques affectent gravement la biodiversité andine. »

Selon le chercheur, 57 % des espèces d’amphibiens locales sont aujourd’hui menacées d’extinction.

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