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Ces graffitis vieux de 200 ans montrent à quel point les Anglais détestaient Napoléon

À partir des années 1790, des milliers de soldats britanniques devaient rester devant le château de Douvres en cas d'invasion

Chateau Douvres
— © Chensiyuan / Wikimedia Commons

À partir des années 1790, des milliers de soldats britanniques devaient rester devant le château de Douvres en cas d’invasion des troupes françaises dirigées par Napoléon Bonaparte. Ils semblaient avoir du temps libre. En effet, des historiens ont récemment découvert plus de 50 graffitis représentant des initiales, des dates et autres informations inscrits sur une porte en bois de la tour du château. Explications.

Le château de Douvres

Le château de Douvres a été construit à partir des années 1180. Il est situé dans le sud-est de l’Angleterre, de l’autre côté du détroit du pas de Calais, la partie la plus étroite de la Manche. Alors que beaucoup craignaient une invasion française dans les années 1790, cette structure a été rénovée, passant d’un château médiéval vieillissant à une structure militaire moderne. Des milliers de soldats ont été missionnés pour le surveiller et si nécessaire le défendre contre une attaque.

En moyenne, six à douze hommes étaient chargés de garder la tour Saint-Jean, située dans le fossé extérieur du château. Par ailleurs, un ou deux hommes montaient la garde depuis l’intérieur de la tour, d’où ils avaient une vue sur l’extrémité nord du château.

Dates, initiales, illustrations

D’après les experts, ces soldats ont utilisé des couteaux ou des baïonnettes pour réaliser ces graffitis sur une porte à l’étage supérieur de la tour du château entre 1789 et 1855. Ils ont par exemple inscrit trois dates de moments historiques : 1789 pour la Révolution française ; 1798 pour la phase de reconstruction du château ; 1855 pour l’année où des modifications de la tour étaient en cours.

Ils ont également gravé un large éventail d’initiales, ainsi que des noms de famille comme Downam et Hopper/Hooper. De plus, l’une des illustrations montre un homme vêtu d’un uniforme militaire et un bicorne, un couvre-chef porté par les officiers de l’armée et de la marine européennes de l’époque. Les historiens ne savent pas si ce dessin était destiné à représenter Napoléon ou s’il s’agissait d’une illustration d’une pendaison qui a eu lieu au château, voire tout autre chose.

Une autre sculpture détaillée révèle un voilier avec un seul mât. Ce navire était probablement un cotre à huit canons utilisé par la Royal Navy, le Revenue Service, les contrebandiers et les corsaires. Les historiens ont finalement identifié une sculpture d’un calice à vin avec une croix qui pourrait être une représentation de la communion chrétienne.

« Des talents artistiques douteux »

« Avec des tensions élevées mais des heures à tuer, il semble que ces hommes de service mettent à profit leurs talents artistiques douteux« , a rapporté l’English Heritage, organisation à but non lucratif qui gère le château, dans un communiqué.

Les historiens ne savent pas précisément qui a réalisé ces graffitis et s’ils avaient une réelle vocation. Malgré cela, « ils offrent un aperçu unique de l’esprit de ces soldats, en particulier pendant une période aussi chargée », a rapporté Paul Pattison, historien principal des propriétés pour English Heritage.

L’historien ajoutant : « C’est un exemple rare et précieux d’une personne ordinaire qui laisse sa marque, que ce soit simplement dans le but de tuer le temps ou de vouloir qu’on se souvienne d’elle. »

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Par Cécile Breton, le

Source: Smithsonian Magazine

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