
Récemment, dans le canton suisse du Valais, le village de Blatten a dû être évacué de ses quelque 300 habitants après que les autorités ont averti que le glacier voisin du Birch était au bord de l’effondrement. Explications.
Le glacier du Birch a fini par céder sous le poids des éboulements du sommet du Petit Nesthorn, culminant à plus de 3 300 mètres d’altitude. Cela a provoqué une avalanche de glace, de neige, d’eau et de rochers. Et l’effondrement a presque entièrement détruit le village de Blatten, situé dans la vallée du Lötschental, où s’est formé un lac artificiel à 1 500 mètres, faisant craindre des inondations.
İsviçre’de bulunan Blatten köyü, Valais (Fransızca: Valais, Almanca: Wallis) kantonuna bağlı.
— ulu ali (@cobanyatak) June 1, 2025
Lötschental vadisinde yer alan , Westlich Raron ilçesine bağlı blatten köyü dağ kayması sonucu haritadan silindi.
jeologların önceden yaptığı uyarılar sayesinde köy, 19 Mayıs’ta… pic.twitter.com/bHYQbSwLBQ
Au total, plus de 80 % de la commune a été touchée par l’effondrement du glacier du Birch. « Ce qui est arrivé, on l’attendait depuis des années. Mais cette succession de processus est tout à fait unique », a expliqué Ludovic Ravanel, géomorphologue, directeur de recherche au CNRS au laboratoire Edytem, spécialiste de l’évolution des milieux de moyenne et haute montagne face au réchauffement climatique.
Par ailleurs, d’après Jean-Baptiste Bosson, glaciologue et directeur de l’association Marge sauvage, ce processus sera même « étudié dans le futur. On a eu de la chance que cet événement soit survenu en Suisse parce que c’est le pays où la cryosphère (les glaciers et les zones de permafrost) est la plus surveillée au monde. Cela a permis l’évacuation du village de Blatten. Une personne a été portée disparue, mais le bilan aurait pu être encore pire. »
Selon Ludovic Ravanel, « le lien avec le réchauffement climatique est évident. Ce qui a déstabilisé le glacier du Birch, c’est tout ce qui est tombé dessus. Il y a de grandes chances que le réchauffement climatique soit en jeu, en raison de la dégradation du permafrost, le ciment des montagnes. »
Jean-Baptiste Bosson concluant : « Les éboulements sont inhérents à la montagne. Mais on est dans un contexte de réchauffement climatique lié aux activités humaines. On fait fondre les glaciers. Et un glacier, quand il couvre une immense chaîne de montagnes, il les structure, les consolide. Quand les glaciers fondent et disparaissent, les parois de montagne finissent par être déstabilisées et des éboulements se créent. Ce qui est arrivé à Blatten pourrait être un signal d’alarme planétaire. On touche aux limites physiques de ce que la planète peut supporter. Le fait que ce village suisse historique, construit au XIXe siècle dans une zone sûre à l’époque, ait été dévasté montre la puissance des phénomènes poussée par le dérèglement climatique. C’est très inquiétant. Il faut se demander où il faut construire et dans quelles conditions. »
Par ailleurs, les 10 % les plus riches sont responsables des deux tiers du réchauffement climatique depuis 1990.