
L’examen approfondi d’empreintes fossilisées découvertes dans le sud-est de l’Australie indique que les reptiles étaient déjà bien établis sur la terre ferme il y a plus de 350 millions d’années.
Des pistes préhistoriques record
Ces trois pistes d’empreintes remarquables avaient initialement été identifiées par deux chasseurs de fossiles amateurs en 2021. Imprimées dans une plaque de grès d’une quarantaine de centimètres de diamètre trouvée près de la rivière Broken, dans l’État de Victoria, elles ont été attribuées à la même espèce de tétrapode (vertébré quadrupède terrestre) préhistorique.
Les datations réalisées par John Long, de l’université Flinders, et ses collègues ont permis d’estimer l’âge de la dalle à environ 356 millions d’années, réécrivant largement la chronologie du passage de la vie animale de l’eau à la terre ferme.
D’après les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, la morphologie des pattes, dotées de cinq doigts aux griffes incurvées, indique clairement qu’il s’agissait d’amniotes. Un clade de tétrapodes englobant les mammifères, oiseaux et reptiles modernes, dont les embryons/foetus sont protégés par un sac rempli de liquide amniotique.

Si les amphibiens sont considérés comme les premiers animaux à avoir quitté les océans, le fait que leurs petits passent par un stade larvaire impliquait un mode de vie partiellement aquatique. Précédant d’environ 35 millions d’années les précédentes détentrices du record, mises au jour au Canada, ces empreintes griffues fossilisées constitueraient les plus anciens témoignages connus de créature exclusivement terrestre.
Un véritable tournant
De telles preuves de « locomotion terrestre avancée » illustrent une période charnière de l’histoire et de l’évolution des vertébrés, selon Blake Dickson, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud.
« Avec leurs œufs à coquille dure, les amniotes n’étaient plus obligés de retourner à l’eau pour se reproduire, ce qui leur a permis de s’établir sur la terre ferme et de coloniser progressivement les continents », détaille de son côté Long.
Les similtudes entre ces empreintes préhistoriques et celles laissées par les varans modernes suggèrent que leurs auteurs étaient des lézards primitifs mesurant 60 à 80 centimètres de long.
Il y a quelques années, une étude avait révélé que certains des premiers amphibiens terrestres étaient ensuite redevenus des espèces aquatiques.