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Ces fossiles vieux de 99 millions d’années sont les plus anciens exemples d’infection « zombie »

« Il est assez fascinant de constater que certaines bizarreries du monde naturel actuel avaient déjà cours à l'apogée du règne des dinosaures »

— © Erich G. Vallery / USDA Forest Service / CC-BY

L’analyse de blocs d’ambre remontant au milieu du Crétacé a révélé qu’ils renfermaient les plus anciens témoignages connus d’infection zombie, qui porte plutôt bien son nom.

Des pathogènes qui sévissaient déjà à l’époque des dinosaures

Les champignons identifiés appartenaient à la célèbre famille des Cordyceps, ayant inspiré les pathogènes de The Last of Us et continuant à faire des ravages chez les fourmis brésiliennes. Une fois leur hôte infecté, ils prennent essentiellement le contrôle de ses muscles (en évitant soigneusement son cerveau), le poussant à grimper sur la végétation surplombant la fourmilière et à y rester solidement arrimé.

Au cours des jours suivant la mort de l’insecte, ces parasites se développent à l’intérieur et à l’extérieur de sa carcasse. Des tiges finissent par en émerger et libèrent des spores qui vont contaminer d’autres fourmis.

Piégés pour l’éternité dans l’ambre il y a environ 99 millions d’années, les malheureux insectes préhistoriques récemment étudiés avaient été infectés par des espèces fongiques étroitement apparentées à Ophiocordyceps unilateralis, observée aujourd’hui dans les forêts tropicales.

« Il est assez fascinant de constater que certaines bizarreries du monde naturel actuel avaient déjà cours à l’apogée du règne des dinosaures », s’enthousiasme le scientifique Edmund Jarzembowski, co-auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences.

Nouvel éclairage

Ces témoignages fossiles offrent un aperçu unique de l’évolution précoce des champignons entomopathogènes, dont le mode opératoire définitivement sinistre contribue à l’équilibre de nombreux écosystèmes.

« Ces infections étant mortelles, il est probable que les ancêtres d’Ophiocordyceps aient joué un rôle clé dans la régulation des populations d’insectes au milieu du Crétacé, de la même manière que ces champignons le font aujourd’hui », estime Jarzembowski.

Selon le chercheur, des preuves aussi anciennes de ce type de parasitisme se révèlent extrêmement rares, car les tissus mous sont nettement moins susceptibles de fossiliser. Permettant la préservation de ces éléments, des morceaux d’ambre s’étaient précédemment avérés renfermer le tout premier fossile de ver solitaire et des termites vieux de 38 millions d’années en plein ébat sexuel.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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