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Après les opérateurs téléphoniques en France, ou bien Google, Facebook s’apprête, à son tour, à livrer les données personnelles de ses utilisateurs afin de lutter contre le coronavirus. Des méthodes qui posent question alors que la nécessité de protéger la santé publique est plus que jamais importante.

Récemment, on apprenait que les opérateurs téléphoniques, en France et dans d’autres pays d’Europe, transmettaient les données mobiles de leurs abonnés à l’Union européenne. Puis, ça a été au tour de Google de transmettre les données de géolocalisation des utilisateurs dans plus de 131 pays. À présent, afin de lutter contre la pandémie de Covid-19, Facebook annonce transmettre ces données aux chercheurs.

Ces dernières seront toutefois anonymisées. Dans le cadre de son programme « Data for Good » (« les données pour faire le bien »), l’entreprise de la Silicon Valley va cartographier les mouvements de population. Une première carte « révèlera la probabilité qu’une personne dans une zone particulière rentre en contact avec une autre personne d’une autre zone. Elle aidera à identifier les zones dans lesquelles des cas de Covid-19 sont susceptibles d’apparaître », selon la firme. Une deuxième permettra de voir les liens sociaux qu’entretiennent des personnes avec d’autres régions pour aider les chercheurs à localiser les régions les plus susceptibles d’être confrontées à la maladie, et enfin une dernière carte permettra d’analyser le respect du confinement à l’échelle régionale.

Toutes ces données proviendront des utilisateurs ayant laissé l’option « Historique des positions » dans leurs paramètres. Les utilisateurs sont également invités à participer à un questionnaire auto-administré permettant d’anticiper le nombre de personnes qui développent des symptômes du coronavirus par région, pour un programme d’études d’une université californienne. Facebook ne détiendrait pour chaque répondant qu’un « identifiant généré aléatoirement », et affirme qu’il ne recevrait pas les données de santé partagées avec les chercheurs.

Le coronavirus laisse nos démocraties face à des choix auxquels elles avaient rarement été confrontées jusqu’à présent. De la nécessité de restreindre notre liberté de nous déplacer au respect de la vie privée qui existe de moins en moins, les méthodes de géolocalisation, tracking et utilisation de nos données personnelles posent sérieusement question.

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