eau douce
— © Praveen Kumar / Scientific Reports 2022

Des scientifiques américains ont démontré la faisabilité d’un système capable de récolter la vapeur d’eau à la surface de l’océan et de la condenser en eau potable fraîche, à grande échelle.

Des unités offshore pour récolter la vapeur d’eau océanique

La pénurie d’eau est un problème récurrent qui ne devrait faire qu’empirer, le changement climatique rendant les régions sèches encore plus arides. Si les océans, qui abritent plus de 96 % de l’eau terrestre, représentent un énorme réservoir potentiel, son dessalement se révèle compliqué à réaliser à grande échelle, notamment en raison des eaux usées toxiques générées au cours du processus.

La Terre dispose cependant d’un mécanisme de dessalement naturel assez efficace : le Soleil chauffe constamment la surface des océans, ce qui entraine l’évaporation de l’eau qui retombe ensuite sur notre planète sous forme de précipitations. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Scientific Reports, des chercheurs de l’université de l’Illinois ont exploré une approche permettant d’exploiter efficacement cette ressource.

Des structures offshore seraient installées à plusieurs kilomètres des côtes afin de capter l’air riche en vapeur d’eau au-dessus des mers/océans, qui serait ensuite acheminé sur terre et condensé dans une autre unité. L’eau douce ainsi obtenue pourrait ensuite être consommée ou utilisée pour l’irrigation. Selon les auteurs de l’étude, l’ensemble du système pourrait être alimenté par des parcs éoliens en mer et des panneaux solaires terrestres.

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— V. Matthiesen / Shutterstock.com

Alimenter les grandes agglomérations côtières en eau douce

Une série de simulations impliquant 14 grandes villes dans le monde (dont Abou Dabi, Rome Los Angeles et Barcelone) a montré que des structures d’extraction de la vapeur d’eau de 100 mètres de haut pour 210 de large pourraient générer entre 37,6 et 78,3 milliards de litres d’eau par an, en fonction des conditions d’un lieu spécifique. Sur la base d’une consommation quotidienne de 300 litres par personne et par jour, deux à dix unités d’extraction seulement suffiraient à assurer l’approvisionnement en eau de telles agglomérations.

S’appuyant sur le cycle naturel de l’eau et acheminant la vapeur là où elle est nécessaire, cette solution s’avérerait particulièrement avantageuse dans un monde en proie à un réchauffement rapide.

« Les projections climatiques montrent que le flux de vapeur océanique ne fera qu’augmenter au fil du temps, ce qui fournira encore davantage d’eau douce », souligne Afeefa Rahman, co-auteur de l’étude. « Il s’agit d’une approche efficace et nécessaire dans le cadre du changement climatique, en particulier pour les populations vulnérables vivant dans les régions arides et semi-arides du monde. »

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