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Image d’illustration — Jude Black / Shutterstock.com

À l’occasion d’une récente mise à jour de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, des chercheurs de l’université Charles Darwin (UCD) ont annoncé l’extinction de la première espèce de poisson marin due aux activités humaines.

Urolophus javanicus

Mesurant une trentaine de centimètres de long, la très rare raie pastenague javanaise (Urolophus javanicus) n’était connue que par un spécimen femelle collecté en 1862 sur un marché aux poissons de Jakarta, en Indonésie. « Cette espèce de la taille d’une assiette n’avait pas d’équivalent à Java », souligne la scientifique Benaya Simeon.

Selon l’équipe australienne, la pêche intensive et généralement non réglementée constitue probablement la principale cause de l’appauvrissement des populations d’U. javanicus, avec des prises de poissons côtiers dans la mer de Java ayant commencé à diminuer dès la fin du XIXe siècle.

« La côte nord de Java, en particulier la baie de Jakarta où la présence de l’espèce était connue, s’est également fortement industrialisée, avec une perte et une dégradation importantes et à long terme de l’habitat », a déclaré la chercheuse Julia Constance dans un communiqué. « Ces impacts ont été suffisamment graves pour malheureusement provoquer l’extinction de cette espèce. »

Pour parvenir à cette sombre conclusion, les scientifiques ont rassemblé toutes les données disponibles concernant l’espèce, y compris celles issues de différents programmes de surveillance. « Une série de sites de déchargement de poissons le long de la côte nord de Java et dans toute l’Indonésie ont fait l’objet d’un suivi étroit, au cours duquel aucun spécimen de raie pastenague javanaise n’a été recensé », soulignent-ils.

Un nouvel avertissement

« La disparition de la raie pastenague javanaise constitue un avertissement pour le monde entier : nous devons protéger les espèces marines menacées », estime le Dr Peter Kyne. « Nous devons réfléchir à des stratégies de gestion appropriées, comme la protection de l’habitat et la réduction de la surpêche, tout en garantissant les moyens de subsistance des personnes qui dépendent des ressources halieutiques. »

Cette mauvaise nouvelle fait suite à la première alerte à l’extinction émise en 70 ans par la Commission baleinière internationale (CBI). Cette fois pour le vaquita (Phocoena sinus), un mammifère marin observé dans le golfe de Californie dont on estime qu’il ne subsiste que dix spécimens à l’heure actuelle.

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