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Première alerte à l’extinction pour le mammifère marin le plus rare de la planète

Sa population ne dépasse pas dix individus

marsouin du Pacifique
— © Paula Olson / NOAA

La Commission baleinière internationale (CBI) a récemment émis sa première alerte à l’extinction en 70 ans d’existence. Cette dernière concerne le marsouin du Pacifique ou vaquita.

Cétacé en danger

Le vaquita (Phocoena sinus) est la plus petite espèce de cétacé au monde, mesurant entre 1,2 et 1,5 mètre de long. On ne le trouve que dans le golfe de Californie et on pense qu’il n’en reste plus que 10, contre une trentaine en 2017. Ce déclin de la population est dû à l’utilisation par les pêcheurs de filets maillants pour la chasse illégale du poisson totoaba, utilisé en médecine traditionnelle chinoise.

« Nous voulions, par cette alerte à l’extinction, envoyer un message à un public plus large et que chacun comprenne la gravité de la situation », explique Lindsay Porter, vice-présidente du comité scientifique de la CBI.

Les efforts de plus en plus désespérés pour sauver ces cétacés de l’extinction ont consisté à associer le gouvernement à la fondation de Leonardo DiCaprio pour s’engager à conserver leur écosystème, à déployer des dauphins entraînés par la marine pour les localiser et à tenter à plusieurs reprises de les rassembler et de les déplacer vers un refuge marin spécialement protégé pour lancer un programme de reproduction en captivité. Une entreprise abandonnée après la mort d’une femelle.

Afin d’empêcher la pêche au filet maillant dans la zone, la marine mexicaine a également tenté de créer une zone de tolérance zéro (ZTA) à l’aide de 193 blocs de béton. Une mesure associée à une diminution de 90 % de ce type de pêche dans la zone, mais ayant probablement déplacé le problème à sa périphérie.

Des motifs d’espoir

Aussi critique soit la situation du marsouin du Pacifique, il semble que leur minuscule population soit stable depuis 2019, avec le même nombre de cétacés observés près de San Felipe (Mexique) en 2021 et 2023. L’ensemble des membres du groupe, incluant un juvénile, semblaient en bonne santé.

« Il y a au moins un nouveau bébé vaquita, ce qui indique qu’ils continuent à se reproduire », souligne Porter. « Si nous parvenons à éliminer cette seule pression, la population pourrait se rétablir. Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant. »

La CBI appelle dès à présent à une interdiction totale de la pêche au filet maillant ainsi qu’à la mise en place d’alternatives sûres et durables afin de protéger les moyens de subsistance de la communauté des pêcheurs et de donner à cette espèce une chance de se rétablir.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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