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Située dans le nord-est de la Sibérie, la Iakoutie est considérée comme l’un des endroits les plus froids de la planète. Il s’avère que les chevaux y prospérant ont développé une série d’adaptations essentielles en un temps record.

Équidés coriaces

Pour supporter des températures pouvant atteindre -70 °C en hiver, ces équidés à l’allure trapue et couverts de fourrure sont capables de réduire leur activité métabolique et d’abaisser leur température corporelle centrale, comme le font certains animaux tels que les écureuils terrestres de l’Arctique. Contrairement à ces derniers, largement inactifs durant ces phases de torpeur, les chevaux iakoutes continuent à vaquer à leurs occupations, ce qui a conduit les chercheurs à parler d’« hibernation debout ».

La vitesse à laquelle ces chevaux ont développé leurs adaptations métaboliques, anatomiques et physiologiques est tout aussi impressionnante. Selon les auteurs de l’étude, publiée dans la revue PNAS, il s’agit de « la race indigène la plus résistante au froid », ainsi que « l’un des cas les plus rapides d’adaptation aux températures extrêmes de l’Arctique ».

Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe a analysé les génomes des chevaux iakoutes actuels, ainsi que des spécimens datant du début du XIXe siècle et d’il y a environ 5 200 ans, qui ont ensuite été comparés à ceux de chevaux du Pléistocène supérieur et de Przewalski modernes.

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Évolution éclair

Il s’est avéré que les chevaux iakoutes contemporains ne descendaient pas des chevaux indigènes ayant peuplé la région jusqu’au milieu de l’Holocène (il y a 6 000 ans environ), mais y avaient été introduits lors de migrations humaines récentes.

« Un groupe de cavaliers turciques a migré dans la région, avec ses chevaux, entre le XIIIe et le XVe siècle, ce qui implique que ces adaptations soient apparues en l’espace de quelques centaines d’années seulement », détaillent les chercheurs. « Un laps de temps très court du point de vue de l’évolution. »

L’équipe a également trouvé des preuves d’une évolution convergente (lorsque des espèces non apparentées mais soumises à des contraintes environnementales similaires développent les mêmes adaptations) entre les chevaux iakoutes, les populations humaines autochtones et les mammouths laineux. Ce qui suggère que « seules quelques stratégies évolutives sont compatibles avec la survie dans des environnements extrêmement froids. »

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