Jusqu’à présent, la plupart des recherches ayant étudié les liens entre alimentation et AVC s’étaient concentrées sur les accidents ischémiques uniquement. Pour la première fois, cette nouvelle étude portant sur plus de 418 000 personnes dans neuf pays européens a examiné séparément les accidents ischémiques et les accidents hémorragiques cérébraux.
« Les associations alimentaires diffèrent pour les AVC ischémiques et hémorragiques »
Présentée dans l’European Heart Journal, cette nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université d’Oxford s’est appuyée sur les données de 418 329 Européens ayant été suivis sur une période de 12 ans environ, afin de mettre en évidence les liens entre alimentation et survenue de différents types d‘accidents vasculaires cérébraux. Au cours de cette période, un total de 4281 AVC ischémiques et de 1430 AVC hémorragiques ont été recensés. Les groupes d’aliments étudiés par les chercheurs comprenaient viande (et œufs), poisson, produits laitiers, céréales ainsi que fruits et légumes.
L’AVC ischémique se produit lorsqu’un caillot de sang bloque une artère alimentant le cerveau, ou se forme dans une autre partie du corps et atteint le cerveau, où il bloque la circulation sanguine. L’AVC hémorragique, comme son nom l’indique, caractérise une hémorragie cérébrale endommageant les cellules voisines. Environ 85 % des accidents vasculaires cérébraux sont ischémiques et 15 % hémorragiques. « Nos travaux soulignent l’importance d’examiner séparément les sous-types d’AVC, car les associations alimentaires diffèrent pour les AVC ischémiques et hémorragiques », explique le Dr Tammy Tong.
« Ils font écho à de précédentes recherches ayant montré que d’autres facteurs de risque, tels que le taux de choléstérol ou l’obésité, influencent également différemment les deux sous-types d’AVC », poursuit la chercheuse.
Des résultats parlants
Si la quantité totale de fibres consommée quotidiennement était associée à la plus grande réduction potentielle du risque d’AVC ischémique, chaque augmentation de 10 g de fibres par jour était liée à une réduction de 23 % du risque (équivalente à 2 cas en moins pour 1 000 habitants sur 10 ans). Consommés seuls, fruits et légumes étaient quant à eux associés à une réduction de 13 % du risque pour chaque portion de 200 g consommée quotidiennement (un cas en moins pour 1 000 habitants sur 10 ans), tandis qu’aucun des aliments étudiés n’était associé à une augmentation statistiquement significative du risque d’AVC ischémique.
Les chercheurs ont constaté que pour chaque portion de 20 g d’œufs supplémentaire par jour, le risque d’AVC hémorragique était 25 % plus élevé (ce qui équivaut à 0,66 cas supplémentaire pour 1 000 habitants sur dix ans), sachant que la consommation moyenne d’œufs dans l’étude était globalement faible (moins de 20 g consommés par jour). Selon les scientifiques britanniques, ces associations entre aliments et accidents ischémiques et hémorragiques pourraient s’expliquer en partie par leurs effets sur la pression artérielle et le taux de cholestérol.
Les principaux points forts de ces travaux sont évidemment le grand nombre de personnes étudiées dans plusieurs pays différents et la longue période de suivi. Leurs auteurs précisent toutefois qu’il s’agit d’une étude « d’observation », montrant seulement que les aliments étudiés sont associés à des risques différents d’AVC ischémique ou cérébral, et non exclusivement responsables de l’augmentation ou de la diminution de ces derniers.
Par Yann Contegat, le
Source: Eurekalert
Étiquettes: viande, AVC, oeuf, legume, fruit, aliments, fibre, accident vasculaire cérébral, alimentation
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